Rousselot. Légendes et superstitions. La Mandragore. Extrait de la revue « Le Pays Poitevin », 1898, p. 7.

M. Rousselot. Légendes et superstitions. La Mandragore. Extrait de la revue « Le Pays Poitevin », 1898, p. 7.

 

Nous n’avons trouvé aucun renseignements biographiques ou bibliographiques sur ce Monsieur Rousselot.

L’ images a été rajoutée par nos soins. — Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection privée sous © histoiredelafolie.fr

[p. 7]

La Mandragore. — La Mandragore ou main de goure est un serpent représentant le diable, que l’on servait à table et que l’on déposait ensuite dans une boite. Le soir, on plaçait à côté de lui une pièce de monnaie et le lendemain matin on en trouvait deux. Toutes les personnes qui s’enrichissaient passaient pour avoir une mandragore (on disait quelquefois une paillette). Quand le proprié­ taire de l’animal venait à mourir 1 un des enfants avait le droit d’en hériter, mais si personne n’en voulait, le serpent, après s’être mis sur le cercueil du mort, partait à la recherche de gens mieux disposés. Quand on le voyait traverser les champs, il fallait aller chercher une serviette ou une nappe, l’étendre devant la bête ; alors il se roulait et on l’emportait. Dans les cas pressés, il suffisait de placer un mouchoir sur son passage. On cite encore dans le pays plusieurs maisons dont la fortune provient de la mandragore. On désigne même un endroit où le serpent s’était arrêté et on entendait journellement ces mots : « Qui retire la main de gaure sera heureux dans ce monde et malheureux dans l’autre. » Au bout de quelque temps, on n’entendit plus rien : le serpent avait, sans doute, trouvé un nouvel asile.

M. ROUSSELOT, à Moutonneau,

LAISSER UN COMMENTAIRE