Edgar Bérillon. La Léthargique des Thenelles. Article parut dans la « Revue de l’Hypnotisme », (Paris), première année, 1887-1888, pp. 289-296.
Just-Edgard-Eugène Bérilon (1859-1948). Médecin, neurologue de formation, disciple de Victor Dumontpaller et collaborateur de Jules Voisin. Spécialiste des maladies nerveuses et professeur à l’École de psychologie de Paris, il y enseigne l’hypnotisme. Il fonde en 1887, la Revue de l’Hypnotisme, dans laquelle il publiera un grand nombre d’articles. Il fut Médecin-Inspecteur des Asiles publics d’aliénés, et dirigea un établissement médico-pédagogique au Château des Buttes à Créteil, près de Paris. Il reste dans les mémoires pour ses textes : Psychologie de la Race Allemande, La Bromidrose fétide de la race allemande, La Polychésie de la race allemande et Comment pourrait-on un jour s’entendre avec un peuple qui sent mauvais ? qui lui valent un classement d’honneur parmi les Fous littéraires. Nous avons retenu, parmi les publications plus sérieuses :
— Dédoublement de la personnalité et phénomènes subconscient, provoques par des manœuvres de spiritisme. Article paru dans la revue « Annales médico-psychologiques », (Paris », huitième série, tome dix-huitième, soixante et unième année, 1902, page 516. [en ligne surcontre site].
— La science de l’hypnotisme. L’hypnotisme expérimental. Paris, Librairie Jouve et Cie, 1944. 1 vol.
— Histoire de l’hypnotsime expérimental. 1°. Les précurseurs. – 2°. L’œuvre de Charcot à la salpêtrière et de Dumontpallier à la Pitié. Conférence faite au deuxième Congrès de l’Hypnotisme, avec 21 figures dans le texte. Extrait de la Revue de l’Hypnotisme. Paris, Revue de l’Hypnotisme et Vogot Frères, 1902. 1 vol.
— Hypnotisme et suggestion. Théorie et applications pratiques avec 12 figures dans le texte. Conférence recueillie par Henri Crouigneau. Paris, Société d’Editions Scientifiques, 1891. 1 vol.
— De la suggestion et ses applications à la pédagogie, avec quatre figures dans le texte. Extrait de la Revue de l’Hypnotisme. Paris, Aux bureaux de la Revue de l’Hypnotisme et Jacques Lechevalier, 1888. 1 vol
— L’aphronie et les anomalies du jugement. Leur traitement par la méthode hypno-pédagogique. Extrait de la Revue de l’Hypnotisme. Paris, Revue de l’Hypnotisme, 1913. 1 vol.
Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. — Nous avons gardé l’orthographe, la syntaxe et la grammaire de l’original. — Par commodité, nous avons renvoyé les notes de bas de page en fin d’article. — Sauf le portrait de l’auteur, les images sont celles de l’article original. — Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection privée sous © histoiredelafolie.fr
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LA LÉTHARGIQUE DE THENELLES
Depuis quelque temps déjà, notre attention avait été appelée, tant par des notes publiées dans les journaux, que par des lettres de nos lecteurs, sur un singulier cas de sommeil prolongé. On nous disait que dans une petite commune du département de l’Aisne, à Thenelles, une jeune fille dormait depuis quatre ans d’un sommeil non interrompu.
Nous ne pouvions rester indifférents devant un aussi extraordinaire, et afin de donner une réponse satisfaisante aux questions qui nous étaient journellement posées à ce sujet, nous avons pris le parti d’aller procéder à un examen minutieux de la malade.
Il y a quelques jours, nous nous rendions à Thenelles. Comme nous n’avions qu’un seul but, celui de procéder à une constatation purement médicale, nous voulions voir la dormeuse sans prendre connaissance des mille racontars qui circulent dans la commune sur son compte et sur celui de la famille.
Grâce au concours empressé d’un médecin de la localité, M. Poreaux, de Vendeuil, l’accès de la maison nous fut facile.
Voici les principaux résultats de notre observation, prise aussi complément que nous l’a permis le peu de moyens d’investigations laissés à notre disposition. La mère de la malade refuse, en effet, de laisser renter sur sa fille des expériences qui ne peuvent, selon elle, donner aucun résultat.
Nous trouvons Mlle M. B… âgée de 25 ans, couchée sur un lit, dans le décubitus dorsal. La pièce dans laquelle elle se trouve est petite, mal aérée, demi-obscure, faiblement éclairée par une fenêtre donnant sur une cour étroite. On perçoit, en entrant, d’âcres odeurs d’humidité et d’air confiné qui dénotent immédiatement l’insalubrité du local.
Nous procédons d’abord à l’examen des membres inférieurs et de l’abdomen. L’amaigrissement des jambes et des cuisses est assez considérable, cependant les masses musculaires se ne sont atrophiées que dans [p. 290] une certaine mesure. Dans la région abdominale, l’amaigrissement est plus marqué. Le ventre est déprimé ; toute trace de tissu adipeux a diparu. Les os iliaques font une saillie énorme sous la peau et circonscrivent la cavité abdominale profondément creusée en bateau.
Nous explorons la sensibilité cutanée de ces régions : l’anesthésie à la piqûre est complète. Les réflexes tendineux du genou sont complètement abolis.
Les membres supérieurs sont aussi amaigris, mais l’amaigrissement porte plutôt sur le tissu adipeux que sur le tissu musculaire. Ils sont aussi insensibles à la piqûre que le reste du corps.
Figure 1
Les battements du cœur sont rapides. Le pouls, petit, presque insaisissable, est fréquent (100 pulsations (1).
Les mouvements respiratoires sont normaux, mais peu marqués. La respiration, en somme, est paisible et régulière.
L’haleine n’a pas d’odeur de macération qu’on observe chez les jeûneurs et les aliénés qui ne mangent pas. [p. 291]
La face « de la malade est pâle, d’une couleur jaunâtre cireuse, uniforme, sans expression. Les muqueuses sont décolorées. Bien que très amaigrie, elle n’est pas décharnée. L’occlusion complète des paupières, jointe à l’impassibilité des traits, enlève au visage toute expression de vie.
Le croquis ci-contre (fig. 1) fait de mémoire par un dessinateur d’un talent incontesté, M. Georges Coutan. que nous avions invité à nous
Figure 2
accompagner dans notre visite, donne une idée très exacte de I’impression que produit la vue de la malade. Il est d’ailleurs d’une ressemblance frappante.
Si l’on entr’ouvre les paupières, on constate que les yeux sont tellement convulsés en haut qu’il est impossible d’examiner l’état des pupilles. En soufflant brusquement sur les yeux entr’ouverts, on ne détermine aucun mouvement réflexe des paupières. [p. 292]
Les mâchoires, fortement serrées par une contracture des masséters, ne permettent pas de regarder dans la cavité buccale.
On peut cependant écarter les lèvres, et l’on voit que plusieurs des dents antérieures sont brisées au niveau de la racine. Elles l’ont été, paraît-il, au début de 1’affection, par des personnes qui tentaient d’ouvrir les mâchoires par force.
Il nous restait à observer la tonicité ou de contractilité des muscles. Nous avons constaté que les bras, souples au début, se laissent soulever avec la plus grande facilité, mais qu’ils se mettent presque immédiatement en contracture. Le moindre attouchement, la moindre friction, l’action de souffler dessus avec la bouche augmentent la contracture des muscles. La malade présente donc au plus haut degré cette disposition à la contracture, cette diathèse de contracture, en un mot, qui comme I’a si bien démontré M. le professeur Charcot, constitue un véritable stigmate de I’état hystérique, Le bras droit, mis en contracture dans l’état représenté par la figure 2, resta, en notre présence, dans cette attitude pendant une demi-heure. L’écartement de l’index et du médius indique une contracture des muscles interosseux, assez difficile a maintenir volontairement à l’état normal pendant plus de quelques minutes.
Inutile d’ajouter que nous eûmes inutilement recours à toutes les excitations extérieures, telles que suggestion verbale, appel, piqûre, pincement, secousse, etc., capables de provoquer un mouvement réflexe.
En résumé, l’examen physique de la malade nous révélait qu’elle était plongée dans l’étt décrit sous le nom de Iélhargie par M. Charcot et que nous avons eu maintes fois I’occasion d’observer à la Pitié, dans le service de M. Dumcmpallier. Dans cet état, les manifestations sensitives, sensorielles et psychiques sont entièrement ou presque entièrement négatives. L’anesthésie des divers modes de sensibilité est telle, que toutes les excitations restent impuissantes.
L’inertie mentale du sujet hypnotisé dans l’état léthargique est tellement absolue, qu’il est impossible d’entrer en relation avec lui et de lui communique, par quelque procédé que ce soit, une idée quelconque.
La malade de Thenelles présentait donc tous les signes qu’on observe dans l’état léthargique provoqué,
L’examen physique terminé. il ne nous resrait plus qu’à obtenir de la personne qui la soigne divers tcnseignemems dont il nous était malheureusement difficile de contrôler la rigoureuse exactitude.
Ces renseignements devaient naturellement porter sur les points suivants : 1° Quel était l’état de la malade avant le début de la léthargie ? 2° Dans quelles circonstances et de quelle façon a débuté l’affection ? 3° La malade est-elle sortie, ç un moment donné, de l’état dans lequel elle se trouve actuellement ? 4° Comment la nourrit-on ? 5° De quelle manière s’effectuent les excrétions et les sécrétions ? 6° Par quel procédé défait-on habituellement les contractures provoqués ? [p. 293]
À nos questions, la mère de la malade fait les réponses suivantes :
1° Sa fille a toujours été très nerveuse et elle a toujours eu un tempérament trop maladif et trop délicat pour se livrer aux travaux des champs.
2° La maladie a débuté presque brusquement, le 30 mai 1883. À la suite d’une frayeur, elle eut successivement plusieurs attaques convulsives, à la fin desquelles elle tomba dans un sommeil profond dont elle n’est pas sortie depuis ce moment.
3° La malade n’est jamais sortie de l’état dans lequel nous la trouvons actuellement, Un grand nombre de médecins sont venus, quelques-uns ont fait des tentatives rapides et sans méthode qui n’ont jamais été suivies de succès.
4° Il est possible de lui faire avaler, par cuillerées, des substances liquides. Ainsi, la mère, plusieurs fois par jour, lui verse dans la bouche, soit une cuillerée de lait, soit un jaune d’œuf délayé dans du lait, soit un peu d’eau et de sirop. Le liquide s’écoule dans le pharynx et presque immédiatement après, un mouvement de déglutition indique qu’il passe dans I’estomac.
5° Les excrétions ont diminué insensiblement. Au début, les règles sont encore apparues quelquefois. Actuellement, elle est sont complètement supprimées.
6° Pour faire disparaître les contractures. il est nécessaire de réchauffer le membre contracturé au moyen de bouillottes chaudes.
Nous avons jugé inutile de poser d’autres questions, notre opinion, étant faite sur l’état de la malade.
Il ne nous restait plus qu’à rechercher si des faits comparables de sommeil prolongé ont été scientifiquement observés. Ce travail a déjà été fait avec beaucoup de soin et de talent par M. le Dr Sémelaigne ; directeur de la maison de santé de Saint-James, à Neuilly. Notre éminent confrère avait eu l’occasion d’observer, de 1875 à 1883, un malade qui, en moins de huit années, avait présenté 1698 jours de sommeil pathologique. La dernière crise de sommeil avait duré quinze mois et, pendant tout ce temps, il ne fut alimenté qu’au moyen de la sonde œsophagienne.
Après la mort de ce malade, survenue le 19 juillet 1883, l’autopsie fut faite, et c’est à la suite de la communication faite à la Société médico-psychologique par M. le Dr Sémelaigne que se trouvent réunies les analyses des vingt-quatre observations se rapportant à des cas analogues (2).
Dans la plupart de ces observations, on voit que les crises du sommeil sont séparées, e, général, par des intervalles de veille. Cependant, [p. 294] dans quelques cas, le sommeil léthargique s’est prolongé pendant un temps considérable. Nous signalerons seulement les principaux.
Me Dr Burette a observé, en 1713, à la Charité, un charpentier qui dormit pendant six mois. Pendant ce temps, il fut nourri par quelques cuillerées de bouillon et de vin glissées chaque jour entre ses dents.
Dans l’observation de Franck, le sommeil dura dix-hui mois. La malade fut nourrie de la même manière.
M. Legrand du Saulle eut, en 1868, à Bicêtre, un dormeur qu’il trouva, le 9 septembre 1868, à sa visite, dans l’attitude d’un homme plongé dans un profond sommeil pathologique qui a été sans réveil. Il fut, comme le précédent, nourri à la sonde.
Dans une seconde observation rapportée par Legrand du Saulle, un individu de vingt-quatre ans dormit du 3 avril au 1er octobre 1867, d’un sommeil pathologique qui a été sans réveil. Il fut, comme le précédent, nourri à la sonde.
En 1868, un jeune homme soigné par M. Foville, à Charenton, resta pendant huit à dix semaines dans une immobilité absolue.
Homberg lut, en 1707, à l’Académie des sciences,un récit de l »thargie extraordinaire :
L’assoupissement du sujet, qu’on nomme le dormeur de la Hollande, dura six mois, sans interruption, pendant lesquels il ne donna aucune marque de mouvement volontaire, ni de sentiment. (Ce fait ne se trouve pas dans le travail de M. Sémelaigne).
Dans les observations qui précèdent, il s’agit d’états de sommeil qui diffèrent par quelques côtés de celui de Mlle B…, la léthargique des Thenelles ; mais il y a un second groupe de faits qui s’en approchent beaucoup plus, en ce sens u’ils sont manifestement sous la dépendance de l’hystérie. Ainsi, Sandras cite le cas d’une jeune hystérique qui eut plusieurs attaques complètes de léthargie. Ces attaques ne duraient que quelques jours, mais la description de son état pendant sa léthargie rappelle exactement celui de Mlle B… Comme chez cette dernière, un liquide versé sur le bras de la langue était avalé sans effort.
Louyer-Villermay a consigné un fait semblable de léthargie hystérique qui dura une semaine environ.
Dans ce même groupe des hystériques léthargiques, il faut ranger la malade de Louvain, connue sous e nom de Marmotte des Flandres, qui tous les jours était prise, du matin jusqu’au soir, d’un accès de léthargie complète. Ajoutons que des cas de léthargie absolue, de durée plus ou moins limitée, ont été observés par Briquet, Charcot, Delasiauve, etc. Tout récemment, dans le service de M. Jules Voisin, nous avons vu la nommée Eudoxie R… rester pendant plusieurs mois, à la suite d’une crise nerveuse, dans un état d’immobilité et d’insensibilité complètes.
L’observation de cette malade, qui a maintes reprises avait présenté {p. 295] des phases semblables de léthargie, se trouve dans l’Iconographie photographique de la Salpêtrière de MM. Bourneville et Regnard.
Elle a fait l’objet de plusieurs leçons magistrales de M. Chrcot et elle est un sujet qui ont permis à ce savant maître de reconstituer l’histoire naturelle complète de ces cas si curieux de sommeil prolongé.
Nous avons trouvé aussi à la Bibliothèque Nationale des faits de même ordre, déjà anciens, mais néanmoins très bien étudiés. Parmi ces observations, nous citerons celle d’une jeune fille hystérique, publiée par M. de Beauchêne, médecin de Monsieur. Cette malade, durant cinq ans, fut frappée de crises de sommeil léthargique qui durait de huit à dix jours et dont l’une se prolongea une fois pendant dix-sept jours. La malade, pendant ce temps, n’avait pas d’excrétions. Elle ne mangeait que pendant les périodes de réveil.
Une autre observation, non moins consciencieusement prise, est celle que publia, en 1700, M. Dionis, premier chirurgien de feue madame la Dauphine :
Une demoiselle Élisabeth Devigne, âgée de 25 ans, demeurant avec sa mère, rue du Faubourg-Saint-Germain, fut attaquée, le 26 mai 1709, d’une maladie extraordinaire et surprenante qu’on regarda comme une catalepsie.
En quelques jours tout Paris en fit saisi . De même que de nos jours au sujet la léthargique de Thenelles, les bruits les plus singuliers circulèrent. Les uns ne pouvaient croire que cette maladie fut naturelle, d’autres ‘imaginaient qu’elle tait feinte et simulée. Pourtant les médecins qui venaient voir la malade sortaient convaincus que ce n’était pas un jeu, mais aucun ne pouvait formuler une opinion plausible.
La note gaie fut surtout donnée dans cette affaire par un prêtre de Saint-Sulpice qui s’emporta contre la mère, disant qu’il y avait plus de malice que de vérité dans tout ce qui passait et que cette fille jouait le public et la religion. Il alla jusqu’à dire qu’avec des verges et un fouet il la ferait bien revenir de cette extase ? Ce qui fit hausser les épaules aux médecins présents, car ils savaient que la malade avait perdu toute sa sensibilité.
Ces bruits scandaleux parvinrent aux oreilles de M. d’Argenson, lieutenant général de police. Ce magistrat sensé, voulant savoir la vérité, eut recours à un procédé fort expéditif.
Il envoya un exempt accompagné de quatre personnes, qui mirent cette fille dans un carrosse et la conduisirent chez les religieuses hospitalières.
Là, elle fut confiée aux soins des docteurs Ombert, Morin et Geoffroy. Ils constatèrent qu’à l’hôpital, sous leurs yeux, la malade fut reprise des mêmes accès de catalepsie. Ceci fit tomber toutes les interprétations fâcheuses. [p. 296]
Comme conclusion, le prêtre de Saint-Sulpice dut aller trouver la mère pour lui faire excuse du jugèrent téméraire qu’il avait porté sur sa fille. Il avoua qu’il avait eu tort de s’emporter comme il l’avait fait et déclara qu’il lui en ferait telle satisfaction qu’elle souhaiterait et en présence de tels témoins qu’elle jugerait à propos.
Le médecin Dionis nous apprend, à la fin de son récit, que l’acte du lieutenant de police eut aussi pour résultat d’amener promptement une grande amélioration dans l’état de la malade.
Tout ce qui précède nous mène à résumer dans les considérations suivantes notre avis sur le cas de Mlle B… la malade de Thenelles :
Cette malade est, selon nous, une hystéro-épileptique plongée dans un état léthargique dont les caractères se rapprochent surtout de la période de l’hypnotisme décrite par M. Charcot sous le nom de léthargie.
Il est possible qu’elle vive encore pendant un certain temps dans cet état, étant donné qu’elle absorbe quelques aliments liquides et que ses excrétions sont à peu près nulles. Cependant la mort par inanition marque ordinairement le terme de ces crises prolongées de léthargie.
La nature hystérique de l’affection, révélée par la diathèse de contracture, peut laisser espérer que son état s’améliore un jour, soit spontanément, soit sous l’influence d’un traitement qui ne peut être cherché et appliqué que dans un hôpital.
L’état d’incapacité, d’inertie mentale de cette malade, les mauvaises conditions hygiéniques dans lesquelles elle se trouve, nécessitent son transport immédiat dans un asile spécial où elle sera soignée et observée. Il appartient aux pouvoirs publics, aussi bien dans un but d’humanité que dans un but de moralité générale, de mettre un terme aux propos qui circulent dans le pays, en prenant l’initiative de ce transfert dans un asile.
Dr Edgar Bérillon.
NOTES
(1) Au moment où le pouls a été pris, le bras droit de la malade était entièrement contracté. Il est probable que, dans d’autres circonstances, il doit être plutôt ralenti.
(2) Sémelaigne. Du sommeil pathologique chez les aliénés. Paris, 1885. In-8°, et Annales médico-psychologiques, janvier 1885.
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