Jean Vinchon. L’interprétation psychanalytique du rêve]. Extrait de la revue « Le Progrès médical) », (Paris), n°31, 31 juillet 1926, p. 1187.
Jean Vinchon nait à Ennemain près de Péronne en 1884, et meurt à Paris le 15 novembre 1964. Sa thèse de doctorat en médecine, ayant pour thème le délire des enfants, en 1911 devant un jury de la Faculté de médecine de Paris. Il sera un collaborateur de Gilbert Ballet, et Médecin assistant du service de psychiatrie à l’Hôpital de la Pitié de Laignel-Lavastine. Psychiatre et historien de la médecine il s’intéressera beaucoup au paranormal, au diable, à l’hypnose, mais aussi à l’art dans ses rapports avec la folie. Il collaborera avec Maître Maurice Garçon dans un ouvrage qui reste une référence : Le Diable. Il sera membre de l’Institut Métapsychique International (IMI). Quelques titres de travaux parmi les 500 publications connues :
— Délires des enfants. Contribution à l’étude clinique et pronostique. Thèse de la faculté de médecine de Paris n°388. Paris, Jules Rousset, 1911. 1 vol. in-8°, 165 p., 2 ffnch.
— Hystérie. Paris, Stock, 1925. 1 vol. in-16, 122 p.
— L’art et la folie. Paris, Stock, 1924. 1 vol. in-18, 127 p. Illustrations. Dans la collection « La culture moderne ».
— La conception de la folie chez Schopenhauer. Article paru dans le « Journal de psychologie normale et pathologique », (Paris), XXIe année, 1924, pp 488-493. [en ligne sur notre site]
— Le songe de Poliphile ou la tradition dans Freud. Article parut dans la publication « Le Disque vert », (Paris-Bruxelles), deuxième année, troisième série, numéro spécial « Freud », 1924, pp. 62-69. [en ligne sur notre site]
— La part de la maladie chez les mystiques. L’article que nous proposons est extrait d’une revue devenue fort rare : Pro Medico, revue périodique illustrée. Paris, 3e année, n°2, 1926, pp. 36-44. [en ligne sur notre site]
— L’interprétation psychanalytique du rêve]. Extrait de la revue « Le Progrès médical) », (Paris), n°31, 31 juillet 1926, p. 1187. [en ligne sur notre site]
— Essai d’interprétation des phénomènes de l’incubat. Article parut dans le « Journal de Psychologie normale et pathologique », Paris, 1927, 24, pp. 550-556. [en ligne sur notre site]
— (avec Henri Dessille). Bouffée délirante chez une démoniaque, guérie par suggestion. Article paru dans la revue « L’Encéphale », (Paris), 1928, pp. 944-957, [en ligne sur notre site]
— Les guérisseurs – Du rôle de la suggestion dans les succès obtenus par les guérisseurs (Institut International d’Anthropologie n°13 de 1928).
— Sur quelques modalités de l’Art inconscient. 1928.
— Les faux Dauphins et leurs prophètes. 1929.
— Une extatique stigmatisée : Maria de Mörl. Article paru dans les « Études carmélitaines – Douleur et stigmatisation », (Paris), Desclée de Brouwer et Cie, 20e année, — vol. II, octobre 1936, pp. 79-80. [en ligne sur notre site]
— Le fluide de Mesmer est-il une énergie physique ou une force métapsychique. 1935.
— Le problème des stigmates et son intérêt métapsychique. 1936.
Diagnostic entre la transe médiumnique et les états similaires pathologiques. 1937.
— La psychothérapie dans l’œuvre de Mesmer. 1939.
— La part de la maladie chez les mystiques. Pro Medico, revue périodique illustrée. Paris, 3e année, n°2, 1926, pp. 36-44. [en ligne sur notre site]
Les aspects du diable
à travers les divers états de possession. Article paru dans le numéro spécial des » Études carmélitaines » sur « Satan ». (Paris), Desclée De Brouwer, 1948. 1 vol. in-8°, 666 p. – pp. 464-471. [en ligne sur notre site]
— Les formes et les éléments de la psyché dans la conception de Jung Marcel Martiny, 1964.
— Avec Maxime-Paul-Marie Laignel-Lavastine. Une observation d’incube à la Renaissance.] in « Annales médico-psychologiques », (Paris), douzième série, tome premier, quatre-vingt-unième année, 1923, pp. 203-206. – Et tiré-à-part : Paris, Masson et Cie, 1923. 1 vol. in-8°, pp. 203-206. [en ligne sur notre site]
— Du rôle de la suggestion dans les succès obtenus par les guérisseurs. Extrait de la « Revue d’anthropologie », (Paris), 1928, pp. 49-58. [en ligne sur notre site]
Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – Les images ont été rajoutées par nos soins. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection personnelle sous © histoiredelafolie.fr
[p. 1187, colonne 1]
L’interprétation psychanalytique du rêve.
Les médecins, même spécialisés, accordent une attention limitée au rêve, s’ils ne sont pas psychanalystes. Il se borne à recueillir des indications sur les cauchemars où l’onirisme professionnel. Puis ils poursuivent l’examen du malade, cherchant le plus souvent l’alcoolisme, quelquefois des insuffisances hépatique ou rénale d’autres origines.
Klippel, puis Régis et ses élèves ont pourtant insisté sur les relations étroites du rêve et des psychoses. C’est une idée française, puisque son promoteur a été l’encyclopédiste Cabanis. Freud l’a développée à son tour, mentionnant les rêves au début ou à la fin des maladies mentales, eu particuliers des délires anxieux.
Comme la folie, le rêve satisfait les désirs, créant un monde imaginaire où l’inconscient retrouve ses tendances apaisées. Griesinger a insisté le premier sur ce fait, qui rend au rêve toute son importance.
La Science des rêves, que Meyerson vient de traduire (1) comporte d’abord une étude des modifications du psychisme dans le rêve. La mémoire s’y révèle supérieure à la mémoire de l’état de veille : évoque des souvenirs datant de la première enfance. Les associations d’idées, unis par des liens affectifs, évolue à travers une incohérence et une absurdité apparente. Le monde extérieur apporte des excitations aux organes des sens, qui s’ajoutent à celles qui proviennent du psychisme.
Ce travail obscur crée des images surprenantes et mystérieuses en dehors de l’analyse, claires lorsque celle-ci en a décomposé les éléments. Ces images ont une valeur symbolique. Le symbole résulte d’une condensation qui réunit plusieurs pensées sous une forme laconique. Le rêve, egocentriques, dramatise un conflit personnel, même s’il semble indifférent : il offre au sujet un miroir où il [p. 1187, colonne 2] arrive qu’ils se reconnaisse directement ; c’est le cas le plus simple ; dans les cas plus complexes, le sujet est représenté par des personnes substituées, qui dissimulent provisoirement, à la manière de masques.
Une seule image peut réunir des tendances différentes et même opposées et contradictoires. Certaines situations au cours de rêve ne peuvent être expliqué que si on les retourne. Les états affectifs y vivent d’une liberté qu’ils n’ont pas dans l’état de veille ; ils finissent par se détacher des images qui les ont provoquées. Leur rêve paraît indifférent, et pourtant les pensées qu’il contient une fois isolée, se charge d’une émotion qui dans le rêve restaient ignorée. Les sentiments, dans cet état, peuvent apparaître comme s’ils étaient le contraire de ce qu’ils sont réellement.
Jacob’s Dream, 1639 José de Ribera (January 12, 1591 –
September 2, 1652) was a Spanish Tenebrist painter and printmaker.
Il faut connaître ces procédés d’élaboration du rêve pour l’interpréter. Cela ne veut pas dire que l’observation recommencera le chemin parcouru, mais il se servira comme guide de ces notions, dès qu’il aura découvert l’existence de l’une d’elles ou de plusieurs.
La Science des rêves est un livre pratique. La théorie y est illustrée, à chaque pas des observations, d’où elle découle tout naturellement. La première, celle du rêve classique d’Irma, est la véritable introduction après le chapitre historique. Elle conduit au cœur du sujet dès le commencement de la lecture. Freud apparaît souvent lui-même au milieu de ces malades. Son auto-observation n’est pas un des moindres intérêts de cette longue étude qui, avec ses exposés clairs et larges, rappelle le célèbre clinique de Charcot.
Ceux qui hésiteront devant les 600 pages de la Science des rêves trouveront dans un livre plus concis les données essentielles du problème du rêve. Le rêve et la psychanalyse (2) est un recueil où divers auteurs, sous la direction de Laforgue, ont exposé des idées directrices de l’analyse des rêves. Comme le maître, les disciples ont multiplié les observations et grâce à elle, montrer comment l’analyste procède par une série de déductions guidées par la connaissance des associations d’idées du sujet.
Il est bien difficile de juger Freud a priori, sans avoir pratiqué la psychanalyse. Les critiques qui l’ont fait au commis une erreur : plusieurs se sont montrés passionner dans leurs attaques, il serait intéressant de chercher les causes profondes de leur passion et peut-être pas impossible de les découvrir. Mais laissons là ces violences. Nous en avons assez dit pour établir que la Science des rêves n’a rien de commun avec la clé des songes. L’œuvre de Freud est avant tout médicale ; il instruit et un symptôme avec le soin d’un clinicien consciencieux, et il nous a fait mieux connaître le mécanisme commun du rêve et des psychonévroses, dont l’existence, avant lui, restait dans le domaine des hypothèses.
Dr Jean Vinchon
merci pour l’article, la bio-biblio du Dr Vinchon, et le tableau de Ribeiro. Tout cela est bien intéressant
Bonjour. Merci pour cette information. J’e l’ai rajouté dans sa bibliographie en début d’article. Bien à vous.