Janjol, lauréat de l’Institut. Epitinikaire ou Introduction humanisée à la jouissance intégrale. Avec des aperçus nouveaux sur d’autres points utiles et curieux à connaitre, intéressant les hommes d’art, de pensée et d’action, les hommes de Dieu et les hommes du monde, et toute autre personne juste ou pécheresse, mais de mâle vouloir, de frais sentir et de gai savoir. Paris, chez Jacques Povolozky éditeur. 1928. 2 volumes pet. In-4°. Brochés. 208-220 pages. Nombreuses figures. Édition originale. Par Marc Ways. Juin 2015 de l’Ère Vulgaire.
« Divagations mathématico-physico-mystico-esthético-philosophiques. »
L’Epitinikaire est un ouvrage de près de 450 pages, de lecture difficile, écrit sous la forme d’un dialogue socratique. Il est dédié « aux mâles que la guerre a mûris et à leurs aines qui l’ont faite, et à ceux qui l’ont combattue… et plus spécialement à toi, cher ami peintre… » Il a représenté pour son auteur « le fruit de vingt années de méditation ». Il répond à un ambitieux projet : « la recherche d’une vérité pouvant servir de base à l’édification de notre vie et de nos œuvres ». Le livre est une « analyse du monde extérieur sous le contrôle de la science, des croyances de l’homme au cours des âges, des certitudes tirées des seules ressources de sa raison avant d’aborder les mobiles des faits et gestes de l’homme ».
L’Epitinikaire affirme, dans la lignée de la pensée fascisante, la primauté de « l’Hypervouloir ou volonté de puissance ». Le titre ne se trouve explicité par l’auteur qu’à la page 90 du deuxième volume : « À mon sens le verbe qui conviendrait le mieux à l’Ego ne serait pas gaudere mais frui, tirer parti de, se réjouir de sa position, de ce que l’on a fait, dit l’Ecclésiaste ».
Biographie
Jean Despujols (1886-1965) . Né à Salles (Gironde) dans une famille d’instituteurs, Jean Despujols quitte le lycée en troisième pour entrer, comme apprenti, chez un lithographe. Admis à l’École des beaux-arts de Bordeaux (classe de Paul Quinsac), il obtient le prix de la Ville en 1910. Il entre ensuite à l’École supérieure des beaux-arts de Paris. Le Premier Grand Prix de Rome de peinture lui est attribué le 18 juillet 1914 mais, combattant sur le front pendant toute la guerre, il ne rejoint la Villa Médicis qu’en 1919. Marié à une jeune italienne, il noue alors de solides relations avec ses condisciples de l’École de Rome : Jean Dupas, Jacques Carlu, Delvincourt, Ibert… Installé à Paris, il enseigne la peinture à l’École d’art américaine de Fontainebleau tout en exposant dans différents salons. Il est alors l’un des fondateurs de l’École néo-classique et publie un certain nombre d’ouvrages d’inspiration philosophique, sociopolitique, pédagogique et esthétique. En 1936, il remporte le prix de l’Indochine. Pendant plus de deux ans, il va parcourir « la perle de l’Empire ». Il revient en juillet 1939 à Paris pour organiser à l’Orangerie une exposition qu’arrête l’imminence de la Deuxième Guerre mondiale. Marié à une jeune pianiste américaine qu’il a rencontrée à Fontainebleau, il rejoint alors sa famille aux États-Unis et se fixe à Shreveport, au nord de la Louisiane. Naturalisé américain en 1945 sans perdre sa nationalité française, il se consacre à la valorisation de sa collection indochinoise et à une activité de portraitiste. Sa collection, qui compte plus de trois cent cinquante numéros, est achetée par Algur H. Meadows, qui fait construire un musée pour l’abriter. En 1975, est inauguré le « Meadows Museum of Art » de Centenary College « for Jean Despujols paintings and drawings of Indochina ».
Notice Malombra
« Le présent ouvrage ne s’adresse qu’à un public restreint », prévient d’entrée de jeu son très misogyne auteur, qui traite, ensuite avec un bel entrain de la genèse du contenant et du contenu, de la disjonction des finalités, de l’Algohédonie, de la conciliation des antinomies dans l’absolu, de la génération hypostasiante, de la correspondance des éléments positif et négatif dans l’Empsyché et se demande si, pour un chien, le fait d’avoir des pattes est un signe de perfection. « Tel le nautonnier qui descend le large fleuve, placé en plein courant de désintégration, écrit JANJOL, je regarde défiler le rivage de l’inconnu. Je passe un univers, puis un autre, puis cent autres, puis un million d’autres. Depuis longtemps j’ai perdu de vue le spectacle des globes en ignition aux révolutions lentes » …
De singulières gravures égaient ce texte touffu, « fruit de vingt années de méditation », qui manque à Blavier mais qui a suffisamment indigné Cumonsky et Bienstock pour qu’ils lui fassent une place dans le chapitre Cabanon de leur Musée des erreurs (1928).
Notice Oberlé
Philosophie pour vrais mâles
« … Je prierai de bien vouloir s’exclure de son plein gré : le sexe faible (qui oserait dire beau sexe en ces temps de nuques tondues ?), les dames âgées. les petites femmes en mal de nouveauté… sinon d’enfant… et qui mourraient de ne pas dire leur môt sur cela même à quoi elles n’entendent goutte … la jeune fille … et les tout jeunes gens aussi qu’il est prudent de laisser à leurs maîtres jusqu’au temps de ma bonne semence pour leurs cervelles défrichées ». Mais à qui s’adresse l’ouvrage de cet aimable misogyne ??? Aux mâles que la guerre a mûris, et il leurs ainés qui l’on faite … à ceux qui se sentent en état de penser .. d’aimer d’agir, de créer, mais ne savent quelle doctrine embrasser … ceux qui veulent restaurer ton culte immémorial, ô Beauté, à ceux là je fais humblement appel, et je dédie ces pages, fruit de 20 années de méditation et plus spécialement à toi, cher ami peintre, être pur entre tous qui caresses de la brosse ou de la main la belle forme… Vous voici fixés ! Si vous êtes un de ces mâles, vous pourrez suivre Janjol dans ses divagations mathématico-physico-mystico-esthético-philosophiques. Vous ferez une libre incursion dans le Cosmos. vous passerez de l’équation : f (x,y,z)=o à l’équation L=C T=D, vous connaitrez la genèse du contenant et du contenu, la disjonction des finalités, l’hypervouloir. l’algohédonie, la conciliation des antinomies dans l’absolu, la génération hypostasiante, et vous résoudrez les contraires : le fini et l’infini, l’ordre et le désordre, le pur et l’impur, le beau et le laid, la conclusion s’intitule : le drame sous la beauté et vous vous y ferez traiter d’Empsyché.
MALOMBRA 227
OBERLÉ 229
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bonjour
où pourrais- je lire ce livre ?
merci
JB Bressy
Bonjour. Nulle part. Ce live est très rare.