Henri Gélin. Légendes de Sorcellerie. Personnes changées en bêtes. Fées et Sorciers. Retour des Galipotes à la forme humaine. Cas de dédoublement de la personnalité. Ligué, Aux bureaux du Pays « Poitevin », 1898. 1 vol. in-8°, 12 p. Dans la Bibliothèque du « Pays Poitevin ».
François-Henri Gelin, nait à Miseré, commune de Chavagné (Deux-Sèvres), le 20 janvier 1849 et meurt à Niort, le 8 décembre 1923. Formation d’instituteur. Il fait partie de très nombreuses sociétés savantes dont les plus significatives : la Société de statistique, sciences, lettres et arts des Deux-Sèvres (7 novembre 1883) ; de la Commission météorologique des Deux-Sèvres (1887) ; de la membre de la Société des antiquaires de l’Ouest (17 avril 1902) ; membre fondateur de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres (1905), il en est secrétaire (1905-1910), puis vice-président (1911-1918. En 1893, H. Gelin fait partie de la Commission administrative des Musées de Niort qui vient d’être créée ; il en devient vice-président en 1921. Il prend une part active à la conservation de la section d’histoire naturelle.
Botaniste, entomologiste, folkloriste, historien et écrivain politique, Henri Gelin se livre à des recherches dans les diverses branches du savoir humain ; il recueille les contes, les chansons et les légendes de notre province.
Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et de plusieurs dizaine d’articles.
Ses principaux ouvrages sont :
— Etude sur la formation de la vallée de la Sèvre-Niortaise (1887).
— L’ethnographie poitevine et charentaise à l’Exposition de Niort (1896).
— Françoise d’Aubigné, étude critique (1899).
Les articles qui nous intéressent :
— Un procès en sorcellerie. Andrée Garaude, de Noirlieu près de Bressuire, brûlée vive le 21 septembre 1475. Article parut dans le « Bulletins et mémoires de la Société Historique et Scientifique des Deux-Sèvres. Procès-verbaux, mémoires, notes et documents », (Niort), 5e année, 1909, pp. 309-325. Et tiré-à-part : Niort, Imprimerie de de Coussillan et Chebrou, 1909. 1 vol. in-8°, 19 p. [en ligne sur notre site]
— Les noueries d’aiguillette en Poitou.] in « Revue des études rabelaisiennes », (Genève) , tome VIII, 1910, pp. 122-133. Et tiré-à-part : Paris, H. Champion, 1910. 1 vol. in-8°, 14 p. [en ligne sur notre site]
— Les Farfadets. Ligugé, Bibliothèque du « Pays poitevin », 1900, Et tiré-à-part : 1 vol. in-8°, 15 p.
— Fragment d’une incantation de sorcier.
Le Pays poitevin, 1898, p. 8.
Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article en français. – Nous avons gardé l’orthographe, la syntaxe et la grammaire des originaux. – Les images ont été rajoutées par nos soins. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de la B. n. F. sous © histoiredelafolie.fr
[p. 5]
LEGENDES DE SORCELLERIE
Personnes changées en bêtes.
Fées et Sorciers.
Retour des Galipotes à la forme humaine.
Cas de dédoublement de la personnalité.
Les légendes de sorcellerie conservées au fond de nos villages sont pleines d’aventures d’hommes ou de femmes périodiquement changés en bêtes, et qui, la nuit, couraient la galipote, comme disent les paysans du Poitou. Il apparait bien qu’en ces métamorphoses, absolument involontaires, et qui constituaient la rançon d’un pacte conclu avec les puissances infernales, l’âme du sorcier demeurait d’ordinaire à l’état d’entité distincte, gardant, au contact d’organismes inférieurs, la personnalité humaine. Mais ce que les conteurs de légendes ne se sont guère mis en peine d’approfondir et d’expliquer, c’est la façon mécanique dont s’accomplissait ce changement de l’homme en loup-garou, en mouton-pesant, en cheval-mallet, de la femme en chèvre, en lice ou en biche.
La dépouille humaine restait-elle, pour un temps, vide de son âme, et celle-ci, pénétrant un corps nouveau, se substituait-elle pleinement à l’âme obscure et infime de quelque animal? Ou bien le corps du sorcier jouissait-il de la faculté de modifier anatomiquement ses organes, de varier ses aspects morphologiques à la façon apparente dont une chenille évolue en papillon? L’habit, par la même occasion, devenait-il simple pelage, et le pelage, sans déchet aucun, repassait-il à la forme supérieure de vêtement et de parure ?
Chez la fée, être d’essence supranaturelle, l’apparence corporelle [p. 6] n’est que la matérialisation passagère et illusoire d’un esprit, à qui il a plu de se manifester sous une structure visible, empruntée à la figure humaine, ou combinant cette figure avec celle d’animaux divers. Aussitôt que la fée a terminé son œuvre, ou que des regards indiscrets l’ont surprise en plein accomplissement d’une tâche mystérieuse, elle s’immatérialise et se résout dans l’infini de l’éther céleste.
Mélusine, qu’un miracle de l’amour retint de longues années dans la douce condition d’épouse et de mère, surprise une nuit par le beau jaloux Raymondin sous son aspect de femme-serpente, agite bruyamment les eaux de la Font-de-Cé, où elle se livrait à ses ablutions hebdomadaires, jette un cri douloureux et disparait sans laisser aucun vestige de son corps. Elle échappe de même aux regards du moissonneur trop matinal qui l’a rencontrée dans la vaste plaine de Vouillé, et quitte choir des plis de sa robe diaphane la pierre mobile du Champ-à-Renaud. Les ruines des châteaux de Lusignan, de Salbart, de Tiffauges, qu’elle avait bâtis de ses mains, ne la laissent désormais apparaitre en un rayon de lune indécis et brumeux, que sous des apparences de rêve, et des contours fugitifs, dont rien plus ne subsiste devant la claire lumière du jour.
Les gnomes, les sylphes, sont de même des êtres privés d’enveloppe matérielle et visibles aux seuls yeux de l’imagination.
Mais le sorcier ne jouit pas de ce privilège divin, réservé aux êtres qui émanent directement de l’âme universelle. Le grossier limon dont son corps est formé sous ses multiples métamorphoses reste soumis aux conditions physiques d’étendue et de pesanteur. Le problème, pour son cas particulier, consisterait à rechercher comment et d’après quelles règles était censée s’accomplir la mutation de son corps d’une forme à une autre lorme.
Je réunis ici — et l’on en pourrait grossir le nombre sans arriver à des conclusions plus précises — quelques légendes de sorcellerie, où certains aspects de la métamorphose se trouvent, sinon pris sur le fait, du moins constatés à la suite d’accidents divers : perte de liberté, blessures, cas de mort.
Il suffira de serrer d’un peu près ces données pour s’apercevoir que ceux qui ont créé, accru, ou même simplement accepté ces récits, ne se sont pas préoccupés d’une conception logique et invariable ; qu’ils ont, tout au contraire, laissé errer librement, dans ce champ sombre du merveilleux, leur imagination, tour à tour attirée et apeurée par des énigmes et des mystères. Mais l’absence de dogmatisme, jointe à l’insouci des immuables lois de la nature, n’a pas ravi, tant s’en faut, à cette métempsycose rustique son charme ingénu et sa mélancolique poésie. [p. 7]
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Une grande darne de Saintonge errait, la nuit, dans les forêts, sous forme d’une louve. Or il advint qu’elle fut prise par une patte au piège d’un chasseur. Cet accident mit fin à sa lycanthropie ; mais, depuis, la châtelaine dut tenir sa main toujours revêtue d’un gant, afin de dissimuler la mutilation de deux de ses doigts .
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Une bergère des environs de Niort s’aperçut, en rentrant du pâturage, que son troupeau venait de s’accroître d’une ouaille nègre (une brebis noire), venue d’elle ne savait où. Elle introduisit la brebis surnuméraire dans le lait (bergerie), avec les siennes, et tira le verteuil, non sans se réjouir intérieurement de l’heureuse aubaine. Mais voilà qu’aussitôt la nuit tombée, des chants de femme se firent entendre, partant du toit aux moutons. C’était une cantilène plaintive, çà et mà coupée de ricanements stridents et prolongés. Personne, parmi les gens de la maison et ceux du voisinage, n’eut le courage de pénétrer au milieu du troupeau afin de savoir qui donc chantait ainsi. « C’est une galipotte », se disait-on à mi-voix. Le lendemain, à l’heure accoutumée de son départ, la bergère entrebâilla craintivement porte du toit, L’ouaille nègre s’en échappai rapide comme un tourbillon, gagnnt au large. Mais. de temps à autre, elle se retournait du côté de la ferme, battant des mains et riant très fort, comme pour se gausser des gens qui la laissaient ainsi s’enfuir.
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Un homme s’en revenait très tard de la foire de Verrières, en Poitou. Au détour d’un sentier il rencontre, sur la brande déserte, un mouton qui se met à le suivre en bêlant. « Pauvre bète, dit-il, le loup pourrait bien te manger. » Et saisissant l’agneau par les quatre pattes, il le hisse sur ses épaules, afin de l’emporter plus commodémcnt. A mesure qu’il approche de sa demeure, l’animal lui parait prendre un poids plus lourd.
Il arrive enfin tout en nage, et dépose son fardeau parmi ses brebis de rentrées au toit. Le lendemain, dès l’aube, notre homme se met en devoir d’examiner son mouton nouveau. Mais, à la place où il l’avait déposé la veille, il trouve un grand diable d’individu, occupé à glisser une semelle de paille dans ses sabots. La galipote avait repris sa figure humaine, et le sorcier, tout penaud, supplia qu’on ne dit rien de son aventure. Mais l’homme le saisit par les épaules, lui allongea son pied au derrière, et l’expulsa en disant : « Sauve-toi d’ici, vilain être ! » S’il lui eût fait la moindre écorchure d’où serait sorti du sang, ajoutait la vieille femme qui narra ce conte à M. Léon Pineau, le sorrier aurait été guéri : il n’aurait plus « couru la galipote »
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L’histoire suivante se serait passée dans une ferme voisine de Niort, et en maint endroit apparement, puisque pareille légende se retrouve [p. 8] sous la plume de la plupart des folk-loristes. — Un soir d’hiver, les chiens aboyaient autour de la maison plus fort que de coutume, Le fermier sauta en bas de son lit et entr’ouvrit discrètement le volet. Il aperçut, assis au milieu de la cour, un lévrier blanc et noir, qui paraissait prendre plaisir à molester les autres chiens, les culbutant de ses pattes sans effort, les soulevant et les rejetant au loin d’un coup de gueule dès qu’ils se hasardaient à sa portée, Le fermier passa une culotte de serge, dans la braguette de laquelle sa femme avait cousu un marron d’Inde, glissa une balle dans son fusil à pierre et fit feu sur la bête, qui tomba roide morte. Le lendemain, levé de bonne heure pour examiner le cadavre, il fut bien étonné de voir, gisant à la place du chien qu’il avait tué, le corps d’une belle dame, vêtue de somptueux habits. A son son pendait un riche esclavage, à cinq rangées de chaînettes soutenant des plaques d’or émaillé , merveilleusement ciselées, et ses doigts portaient à profusion des bagues étincelantes de chatons précieux, Pour faire disparaître les traces de son meurtre involontaire, il creuse en hâte une fosse dans l’angle de la cour, et établit, en dessus de la terre remuée, une meule de fagots. La besogne était à peine finie qu’un monsieur bien mis entra dans la cour. Il s’informa si l’on avait vu passer par là une dame. Au signalement donné, le fermier vit bien qu’il s’agissait de la galipote qu’il avait tuée. Il répondit, non sans un léger tremblement, qu’il n’avait point vu cette dame. Mais un petit chien, qui accompagnait le monsieur, se mit à tourner autour des fagots, flairant et poussant les cris plaintifs. « Vous avez tué ma puvre femme, dit le monsieur, je suis sûr qu’elle est venue ici. » Cependant il n’insista pas, et il s’en alla, la tête basse, suivi du petit chien, qui ne cessait de gémir.
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Une légende chantée, celle de la Blanche Biche — que nous donnons en annexe, — est demeurée très populaire. C’est une sorte de mélopée, dont il existe de nombreuses variantes, où chaque vers tour à tour compose un couplet en se répétant et s’accompagnant du vers qui suit. L’héroïne de cette légende, « fille le jour », devient la nuit « blanche biche». La meute de Renaud, son frère, la poursuit souvent dans la forêt. Elle s’en plaint à sa mère, qui supplie Renaud de rappeler ses chiens. Mais il est trop tard : la blanche biche vient d’être prise et mise à mort. Ses chairs pantelantes sont dépecées et préparées comme une vulgaire venaison, et le lendemaln, au milieu du repas, les convives effarés entendent une voix de femme, celle de la sœur absente, qui murmure ces mots : « Entre deux plats d’argent mes poitrines (seins) sont mises. » Puis la voix s’élève : elle annonce que l’âme de Renaud est « écrite » aux portes de l’enfer. A ces paroles, le frère tombe mort, et la mère s’évanouit.
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Un jeunc homme des environs de Champdeniers s’en allait, après dîner, passer la veillée chez des amis. Il franchisait l’échalier de pierres séparant deux enclos voisins, quand une galipote s’accroche sur son dos. Le gars était vigpureux : il gourme et terrasse la galipote, qui reste [p. 9] sans mouvement. Puis il la charge sur ses épaules, afin de l’examiner aux chandelles et de la montrer à ses amis. Ceux-ci, quand il entra, étaient assis en rond autour de l’âtre, et la bourgeoise (maîtresse de maison) filait parmi ses chambrières. Chacun jeta sur la bête un regard curieux, mais la bourgeoise parut mal à l’aise. « Je croîs, dit le gars, que c’est une galipote. Il y a un moyen de le savoir. Nous allons la mettre dans le feu : nous saurons ainsi quelle est la personne. » En entendant ce propos, la bourgeoise, qui se démenait très fort sur sa chaise, lâcha son fuseu et faillit se trouver mal. Enfin, quand la bête fut touchée par les tisons enflammès, elle avoua, à sa grande confusion, que « c’était elle », qu’elle avait le soir même « couru la galipote », (Raconté par M. Léo Desaivre).
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On aura remarqué, dans la trame de ces récits légendaires, une certaine incohérence. C’est, d’ailleurs, le propre du merveilleux d’échapper à toute logique.
Le plus souvent la galipote emprisonnée, blessée ou tuée, reprend la forme humaine. Mais, dans la légende de la Blanche Biche, c’est bien évidemment sous l’apparence de biche que la jeune femme est demeurée lorsque ses restes sont prépares en victuailles et servis sur la table de famille : il n’y a là aucune réminiscence du tragique festin de Thyeste.
On croit apercevoir, dans la phase du récit où la jeune fine se plaint à sa mère de la poursuite des chiens, une coexistence des deux formes, femme et biche, un véritable dédoublement de l’être. Mais la légende de la sorcière de Champdeniers met ce même fait mieux en évidence, puisque ladite sorcière y est, simultanément, et femme et galipote. Le récit oublie de dire si la galipote avait cessé de vivre, cas où le dédoublemmt de l’âme serait supprimé ; mais la coexistence certaine des deux corps suffit déjà à rendre le problème singulièrement obscur.
Le mieux est de ne pas soumettre l’affabulation de ces légendes à l’épreuve d’une critique trop aiguisée, et de n’y chercher que cc qui s’y trouve en réalité : les essais enfantins, la tentative ingénue d’une explication, donnée — sous l’influence de la crédulité ou de la terreur — à des phénomènes naturels, à des événements humains mal compris, amplifiés ensuite t poétisés au souffle de l’imagination populaire.
HENRI GELIN.
[p. 10]
ANNEXE
Voici deux variantes de la Blanche Biche que j’ai recueillies, la première à François (12 kilomètres de Niort), la seconde à Souché (2 kilometres de Niort). Je n’ai pu noter que l’air sur lequel ma mère chantait celle de François.
1. Dedans la cour du roi, Marguerite soupire. (bis)
Sa mère vat après : « Oh ! qu’avez-vous, ma fille ? »
2. Sa mère va après : « Oh ! qu’avez-vous, ma fille ? » (bis)
Qu’avos (avez-vous) à soupirer, Marguerite ma mie ?
3. Qu’avos à soupirer, Marguerite ma mie ? (bis)
— Je dois bien soupirer, je suis de cœur marrie.
4. Je dois bien soupirer, je suis de cœur marrie : (bis)
Je suis fille le jour, et la nuit blanche biche.
5. Les chien d’mon frèr’ Rennud y sont à ma poursuite,
6. — Rappell’ tes chiens, Renaud ; rappell’ tes chiens bien vite.
7. — Mes chiens sont dans les bois, chassant la blanche biche,
8. — Tu as menti, Renaud, ça est ta sœur Marie. »
9. Les chiens sont arrivés, traînant la blanche biche.
10. « Ce soir, à not’ dîner, nous mangerons la biche.
11. — Entre deux plats d’argent mes poitrines sont mises.
12. A la porte du ciel mon âme y est écrite,
13. A celle des enfers cell’ de Renaud est mise. »
14. Renaud est tombé mort, sa mère évanouie,
AUTRE TEXTE
(Comme dans le texte précédent, chaque vers, à l’exception du premier et du dernier, revient trois fois dans le chant.)
- La-haut, parmi ces champs, y a la mère et la fille,
2. La mer’ toujours chantant, la fill’ toujours soupire.
3. « Qu’avos a soupirer, ma chèr’ fille Angélique ?
4. « Moyen de soupirer, car j’ai le cœur bien triste :
5. Je suis fille le jour, et la nuit blanche biche.
6. Les chiens sont après moi, toute la chasserie,
7. Mais ceux d’mon frèr’ Renaud sont encore les pires.
8. Allez, chèr’ mere, allez à son château lui dire
9. Qu’il rappelle ses chiens, toute sa chasserie. »
10. La mer’ tout aussitôt prend sa quenouill’ jolie,
11. S’en va trouver Renaud à son château, lui dire : [p. 11]
12. — « Rappell’ tes chiens, Renaud, toute ta chatterie,
13. — Mes chiens sont dans les bois, chassant la blanche biche.
14. — Rappell’ tes chiens, Renaud, c’est ta sœur Angélique. »
15. Renaud tout aussitôt prend sa corne jolie,
16. (Il) N’a pas sonné trois coups, (que) la blanche biche est prise.
17. Tout le plus gros des chiens la porte à la cuisine,
18. Le cuisinier l’a prise, en cent morceaux l’a mise.
19. « Cuisinier, cuisinier, faites-nous-le bien cuire ;
20. Nous somm’ ici ce soir en grande compagnie ;
21. Il ne manqu’ra ici que ma soeur Angélique.
22. — J’y suis, mon frèr’ Renaud, et la première assise.
23. Dans un beau plat d’argent mes poitrines sont mises,
24. Mon cœur est au crochet, qui languit, qui soupire,
25. Mes deux beaux yeux brillants sont dans la pâtisserie,
26. Mon âme en Paradis, au rang des joli’ filles,
27. Cell’ de mon frèr’ Renaud dans l’enfer est écrite. »
28. Renaud est tombé mort. sa femme évanoue.
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