Création de la Société psychanalytique de Paris. 1926. — Statuts de la Société psychanalytique de Paris. 1927.

STATUTSPP0001 7141331827769Création de la Société psychanalytique de Paris. 1926. — Statuts de la Société psychanalytique de Paris. 1927.

Société psychanalytique de Paris. Article parut dans la « Revue française de psychanalyse », (Paris), tome I, n°1, p. 3.

SOCIÉTÉ PSYCHANALYTIQUE DE PARIS

Séance du 4 novembre 1926.

Le 4 novembre 1926, S.A.R. Mme la princesse Georges de Grèce, née Marie Bonaparte, Mme Eugénie Sokolnicka, le Pr Hesnard, les Drs R. Allendy, A. Borel, R. Laforgue, R. Loewenstein, G. Parcheminey et Ed. Pichon ont fondé la Société psychanalytique de Paris. Cette Société a pour but de grouper tous les médecins de langue française en état de pratiquer la méthode thérapeutique freudienne, et de donner aux médecins désireux de devenir psychanalystes l’occasion de subir la psychanalyse didactique indispensable pour l’exercice de la méthode.
M. Freud, instruit par l’expérience, pense en effet que seule une personne qui a passé elle-même par la psychanalyse offre aux patients les garanties morales et scientifiques nécessaires à la pratique difficile de cette thérapeutique.
Les fondateurs ont décidé que cette société demanderait son affiliation scientifique à la Société internationale de psychanalyse.
Ils ont élu le bureau de la Société, ainsi composé :

Président : M. René Laforgue ;
Vice-présidente : Mme E. Sokolnicka ;
Secrétaire-trésorier : M. R. Loewenstein.

Ils ont chargé MM. Pichon et AIlendy d’élaborer un projet de statuts.
Enfin, à cette première réunion, a été décidé le principe de la création d’une Revue française de Psychanalyse, dont MM. Laforgue et Hesnard dirigeraient la partie médicale, en s’adjoignant éventuellement MM. de Saussure et Odier après leur entrée dans la Société, et dont Mme la Princesse Marie Bonaparte dirigerait la partie non médicale. M. Edouard Pichon a accepté en principe les fonctions de secrétaire général de cette publication.

 

 ————————————————————————————————————————

 

Statuts de la Société psychanalytique de Paris. Article parut dans la « Revue française de psychanalyse », (Paris), tome I, n°1, p. 568-573.

STATUTS DE LA SOCIÉTÉ PSYCHANALYTIQUE DE PARIS.

ARTICLE PREMIER. – Il est constitué une association entre :
Mme la princesse Georges de GRÈCE, née Marie BONAPARTE, Mme Eugénie SOKOLNICKA et les Drs René ALLENDY, Adrien BOREL, Henri CODET, Angelo HESNARD, René LAFORGUE, Rodolphe LOEWENSTEIN, Charles ODlER, Georges PARCHEMINE, Edouard PICHON et Raymond DE SAUSSURE.

ART. 2. – Cette association a pour but d’étudier objectivement la doctrine, la technique et les résultats de la psychanalyse, et d’en diffuser la connaissance. Elle porte le nom de : « Société psychanalytique de Paris ».

ART. 3. – L’Association demandera son affiliation scientifique à l’Association internationale de Psychanalyse ; mais cette affiliation ne l’obligera que dans les limites compatibles avec les lois françaises, sous le régime desquelles la Société psychanalytique de Paris se place entièrement et uniquement.

ART. 4. – La Société psychanalytique de Paris comporte deux ordres de membres : les membres titulaires et les membres adhérents.

ART. 5. – Pour les questions administratives, la Société se réunit en un Comité composé de tous les membres titulaires, mais auquel aucune autre personne ne peut être conviée.

ART. 6. – Les séances scientifiques de la Société sont de deux ordres : les séances d’études techniques réservées aux membres titulaires, et les séances d’études générales, ouvertes aux deux ordres de membres.

ART. 7. – La Société psychanalytique de Paris a un Bureau, composé d’un président, d’un vice-président, d’un secrétaire et d’un trésorier. Toutefois, au cours de la première année (1927), les fonctions de secrétaire et de trésorier seront réunies dans les mains du Dr Rodolphe LOEWENSTEIN.

ART. 8. – Tous les membres du Bureau sont élus pour un an. Les élections aux différentes fonctions du Bureau devront avoir lieu en janvier de chaque année. Toutefois, il n’y aura pas d’élections en janvier 1927.

ART. 9. – Les membres du Bureau sont indéfiniment rééligibles. Ils sont élus au vote secret.

ART. 10. – Pour chaque scrutin, chaque électeur reçoit un bulletin portant les noms de tous les candidats. Tous les bulletins doivent être indiscernables les uns des autres, c’est-à-dire soit tous imprimés, soit tous dactylographiés, soit tous écrits de la même main. Le secrétaire sortant est chargé de vérifier que les bulletins sont tous complets et identiques, et que chaque électeur n’en reçoit qu’un. L’électeur, en possession de son bulletin, y biffe tous les noms sauf celui du candidat qui lui agrée.
Puis il donne, en pleine séance, son bulletin au président sortant, qui le met sur-le-champ dans l’urne, également en pleine séance.

ART. 11. – Le vote par correspondance est admis pour les élections au Bureau. Les membres désirant voter par correspondance doivent en aviser le secrétaire avant le 1er décembre. Le secrétaire leur fait alors parvenir leur bulletin avant le 15 décembre. Le vote une fois inscrit sur le bulletin, celui-ci est inclus dans une enveloppe cachetée à la cire, adressée au secrétaire, et portant extérieurement la mention : Bulletin de Vote. Pour être valable, le bulletin doit être arrivé au secrétaire, qui en avise immédiatement le président ou à son défaut le vice-président, avant le 1er janvier. Le jour de la séance d’élection, le secrétaire remet en pleine séance l’enveloppe cachetée au président, en disant à haute voix : « De la part de tel membre, qui vote par correspondance. » Le président décachette alors l’enveloppe, en extrait le bulletin et le place dans l’urne ès formes ordinaires.

ART. 12. – Le président pour 1927 est le Dr René LAFORGUE. Le président est élu en comité à la majorité absolue, par les membres titulaires. Il doit être choisi parmi les membres titulaires. Le majorité relative, à partir du deuxième tour, suffira à assurer l’élection.

ART. 13. – La vice-présidente pour 1927 est Mme Eugénie SOKOLNICKA. Le. vice-président et le secrétaire, de même que le trésorier sont élus dans les mêmes conditions que le président.

ART. 14. – Les élections du président, du vice-président, du secrétaire et du trésorier ont lieu au premier comité de l’année, en janvier.

ART. 15. – Tout bulletin de vote portant le nom d’une personne inéligible aux fonctions dont il s’agit est nul et réputé blanc. Tout bulletin de vote signé ou portant apparemment l’indication de la personnalité de l’électeur est également nul et réputé blanc.

ART. 16. – Tout membre a le droit de refuser une fonction à laquelle l’élection vient de l’élever.

ART. 17. – Le mandat des membres du Bureau s’éteint de trois façons : par expiration, au bout de l’année : par démission, par révocation. Les membres du Bureau doivent assister à toutes les réunions dudit Bureau, sur convocation du secrétaire provoquée par le président. Si, sans excuse valable, un membre du Bureau a manqué trois séances consécutives, le président peut le citer devant ses électeurs, qui ont alors licence de le révoquer de sa fonction, par une décision prise dans la même forme que celle par laquelle il a été élu. Si le membre fautif est le président, c’est le vice-président qui peut introduire l’instance en révocation.

ART. 18. – Les douze membres fondateurs sont de droit membres titulaires.

ART. 19. – Le recrutement ultérieur d’autres membres titulaires se fera de la façon suivante :
Le candidat devra d’abord faire acte de candidature par lettre adressée au président de la Société sous couvert du secrétaire.
L’acte de candidature une fois régulièrement fait, la demande ne pourra être déclaré recevable par le président que si le comité a reçu d’un analyste, membre de la Société psychanalytique de Paris, ou d’une branche quelconque de l’Association internationale, l’assurance que le candidat s’est soumis auprès de lui à une psychanalyse pouvant être considérée comme didactiquement suffisante.
Si cette assurance émane d’un psychanalyste membre de la Société psychanalytique de Paris, elle peut être donnée verbalement à condition que ce soit en séance du Comité. Au contraire, si elle émane d’un psychanalyste étranger à la Société psychanalytique de Paris, elle doit être donnée par écrit, dans une lettre adressée au président sous couvert du secrétaire.
La demande une fois déclarée recevable, le candidat, pour être élu membre titulaire, devra réunir au moins les trois quarts des voix des membres titulaires votants. Le vote par correspondance est admis dans les mêmes conditions que pour les élections au Bureau. Pour fixer exactement le nombre de voix à obtenir, on prendra le multiple de 4 égal ou immédiatement supérieur au nombre réel des membres titulaires, et c’est de ce multiple qu’on prendra les trois quarts.

ART. 20. – L’élection d’un nouveau membre titulaire pourra avoir lieu à une époque quelconque de l’année, mais le secrétaire devra avoir, au moins quinze jours avant qu’elle n’ait lieu, avisé individuellement chacun des membres titulaires. Le scrutin a lieu en séance de comité. Le jour du scrutin, le président ouvre et préside le débat au sujet de l’admission éventuelle. Ce débat se clôt par un vote écrit et secret dans la même forme que pour les élections au Bureau.

ART. 21. – Le recrutement des membres adhérents se fera de la façon Suivante :
Le candidat devra d’abord faire acte de candidature par lettre adressée au président de la Société sous couvert du secrétaire.
Le secrétaire avisera alors les membres titulaires de la Société psychanalytique de Paris que la candidature est posée, ceci quinze jours au moins avant la séance d’élection.

ART. 22. – L’élection d’un membre adhérent a lieu en séance de comité, au vote écrit et secret.

ART. 23. – Toute élection dûment annoncée par le secrétaire est valable, quel que soit le nombre des électeurs présents ; mais le président doit faire faire les élections aux dates régulières des réunions ordinaires de la société, pour que les membres puissent commodément être présents aux scrutins.

ART. 24. – En cas de grave faute contre l’honneur ou la déontologie professionnelle, l’exclusion d’un membre (titulaire ou adhérent) peut être prononcée.
L’instance en exclusion est introduite par une lettre émanant d’un membre quelconque (titulaire ou adhérent) et adressée au président sous couvert du secrétaire. Le secrétaire avise individuellement chaque membre titulaire au moins quinze jours avant la séance de Comité où ledit membre doit être appelé à statuer sur l’exclusion.
Le Comité est saisi le premier de l’instance en exclusion ; il entend le membre demandeur pour son accusation, le membre défendeur pour son plaidoyer, et en général toute personne pouvant éclairer sa religion. Si le Comité le juge bon, il peut, pour l’enquête, déléguer ses pouvoirs à une Commission qui rapportera l’affaire devant lui le jour du vote final. Puis le Comité renvoie le demandeur et le défendeur, et vote en leur absence, même si l’un d’eux est membre titulaire.

ART. 25. – La langue officielle des séances de la Société, ainsi que des bulletins, comptes rendus, ou autres pièces écrites émanant d’elle, est la langue française.

ART. 26. – Les séances d’études techniques ont lieu au moins une fois par mois, à une date régulière, sauf en août et septembre.
Toutefois, le Bureau a le droit de convoquer les membres pour une séance extraordinaire avant la date fixée s’il juge que l’intérêt scientifique l’exige.

ART. 27. – Les séances d’études générales ont lieu quand l’intérêt scientifique le demande.

ART. 28. – Le président préside les séances; il y assure l’ordre. Nul ne peut y prendre la parole qu’il ne la lui ait régulièrement donnée ; il la donne aux divers membres dans l’ordre où ils l’ont demandée.

ART. 29. – Le secrétaire fournit le compte rendu des séances à la Revue française de Psychanalyse, qui les publie. Il est également chargé de toute la correspondance incombant à la Société.

ART. 30. – Les membres ordinaires des autres groupes psychanalytiques affiliés à l’Association internationale ont, lors de leur présence à Paris, le droit d’assister à toutes les séances scientifiques de la Société au même titre que les membres titulaires. Toutefois, ces avantages peuvent être refusés au membre d’un groupe qui ne concéderait pas des droits réciproques aux membres titulaires de la Société psychanalytique de Paris.
D’ailleurs, les membres desdits autres groupes psychanalytiques sont, en tout état de cause, rigoureusement exclus des séances du Comité. Toute décision prise en présence de J’un d’eux serait entachée de nullité.

ART. 31. – Des personnes étrangères tant à la Société psychanalytique de Paris qu’à l’Association internationale de Psychanalyse pourront être invitées pour une séance scientifique. Mais chaque invitation n’est valable que pour une seule séance.
L’invitation pourra être faite sur la proposition de n’importe quel membre. Au cas exceptionnel où une personnalité marquante se trouverait à Paris temporairement et où le Bureau n’aurait pas le temps de recueillir le vote des membres, il pourrait prendre à lui seul l’initiative de l’invitation.

ART. 32. – La Société psychanalytique de Paris se réserve de décider à partir de quelle date il y aura lieu d’admettre les représentants de la presse scientifique, médicale ou philosophique à assister aux séances scientifiques pour en publier le compte rendu dans leurs périodiques respectifs.

ART. 33. – Le Siège de l’Association est et demeure à Paris. Il est provisoirement installé 1, rue Mignet (XVIe) au domicile particulier du Dr Laforgue.

ART. 34. – Les fonds de l’Association se composent des cotisations qu’elle perçoit. Le trésorier administre ces fonds, et en dispose selon l’avis du Bureau, d’après les indications budgétaires générales votées par l’Assemblée des membres titulaires au début de chaque année.

ART. 35. – Le trésorier recueille les cotisations. Il rend compte publiquement de toutes ses recettes et dépenses au premier comité de l’année, en janvier.

ART. 36. – La cotisation pour les membres titulaires est obligatoire. Elle est fixée à 100 F par an, payables en deux versements semestriels, à échéance du 15 juin et du 15 décembre, pour le premier être accompli le 15 décembre 1926.
La cotisation de membre titulaire donne droit au service de la Revue française de Psychanalyse.

ART. 37. – La cotisation, pour les membres adhérents, est une somme au moins égale au prix de l’abonnement annuel de la Revue française de Psychanalyse : moyennant quoi le service de cette Revue leur est acquis.

ART. 38. – La dissolution de la Société peut être prononcée sur la demande de l’un des membres. Cette demande, clairement rédigée et contenant l’exposé détaillé des motifs, est adressée au président sous couvert du secrétaire. Ce dernier avise individuellement les membres trois mois avant la séance où doit être discutée la dissolution.
Le vote sur la question de la dissolution a lieu dans les mêmes formes que pour l’élection d’un membre titulaire.
L’actif possédé par la Société au moment de la dissolution est liquidé dans les formes légales françaises.

STATUTSPP0001 7141331827769

LAISSER UN COMMENTAIRE






2 commentaires pour “Création de la Société psychanalytique de Paris. 1926. — Statuts de la Société psychanalytique de Paris. 1927.”

  1. Bool AnnetteLe samedi 2 août 2014 à 12 h 27 min

    Tout ne commence-t-il pas par une Emancipation? Par exemple, celle de Jacques Lacan par rapport à Rodolphe Loewenstein…

  2. Michel ColléeLe samedi 2 août 2014 à 15 h 54 min

    Bonjour. Probablement que caques Lacan a du s’émanciper de Rudolph Loewenstein. Mais bien des paramètres sont a l’origine de la scission. Voir le livre d’Elisabeth Roudinesco. Cordialement. Michel Collée.