BIBLIOGRAPHIE. – Encore un monument d’érudition qui nous mène et nous guide dans des contrées le pus souvent inexplorées et inexploitées, où le démon n’est jamais loin. Enrichi d’une bibliographie excellente de plus de 25 pages. Reste à dégager un peu de temps de lecture. Mais quel bonheur…
Nicolas WEILL-PAROT. Les images astrologiques au Moyen Age et à la Renaissance : spéculations intellectuelles et pratiques magiques (XIIe-XVe siècle). Paris, Editions Champion, 2002. 1 vol. in-8° (15.5/22.5), 988 p., 1 fnch. EAN :978-2745304490.Dans la collection « Sciences, techniques et civilisations du Moyen Age à l’aube des Lumières n°6 ». Reliure cartonnage toilé jaune éditeur.Avec la science et l’astrologie, les traductions du XIIe siècle apportent aussi à l’Occident l’art des talismans. Vers le milieu du XIIIe siècle, dans le Speculum astronomiæ, qui présentait la « science des astres », apparut pour la première fois l’expression « image astrologique » ; elle désignait un talisman qui ne devait pas son efficacité à des rituels ou autres signes d’un appel aux démons, mais qui au contraire tirerait son pouvoir uniquement des astres. Affirmant la possibilité d’un talisman « naturaliste » et donc acceptable pour un chrétien, cette notion, qui divisa Thomas d’Aquin et Albert le Grand, mettait en jeu chez les philosophes et chez les théologiens des questions fondamentales comme les relations entre Ars (technique) et Natura (nature), l’hylémorphisme (l’union de la forme et de la matière), ou la finalité même de l’explication scolastique. Notion située aux confins de la science et de la magie, elle radicalisait les problèmes inhérents à l’astrologie, mais aussi à la médecine savante où des sceaux astrologiques, comme celui du Lion (pour les reins), avaient été introduits par Arnaud de Villeneuve et Pietro d’Abano. L’« image astrologique » reflète les altérations intellectuelles profondes qui marquèrent le passage de l’âge scolastique aux temps de la peste, puis au Quattrocento, où put éclore une nouvelle parole magique bientôt soutenue par des spéculations philosophiques renouvelées ou approfondies de Marsile Ficin au médecin valencien Jérôme Torrella. [4ème de couverture].
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