Auguste Marie et Marcel Viollet. L’envoûtement moderne, ses rapports avec l’aliénation mentale. Article paru dans le « Journal de Psychologie normale et pathologique », (Paris), quatrième année, 1907, pp. 211-225.
Armand-Victor-Auguste Marie (1865-1934). Médecin aliéniste, Licencié en droit et homme politique.
Au cours de sa carrière, il a été successivement médecin adjoint des asiles publics (en 1899), directeur fondateur et médecin en chef de la colonie familiale de la Seine en 1892, titulaire en 1896, médecin en chef de l’Asile de Villejuif (1900). Quelques unes de ses publications :
- Étude sur quelques symptômes des délires systématisés et sur leur valeur, Paris, O. Doin, 1892.
- Les aliénés en Russie, Montévrain, École d’Alembert, 1899
- Les Vagabonds, par le Dr Marie, Raymond Meunier, Paris, V. Giard et E. Brière, 1908.
- Traité international de psychologie pathologique, sous la direction du Dr A. Marie, Paris, F. Alcan, 1910-1912. 3 vol. in-8°.
De Maurice Viollet nous n’avons pas trouvé d’éléments biographiques. Quelques publications à titre indicatif :
- L’envoûtement moderne. Journal de psychologie normale et pathologique, 1905.
- Folie spirite avec automatisme graphique. Bulletin de la Société de psychologie, 1905.
- Aperçu médico-légal sur les troubles mentaux post traumatiques. Annales médico-psychologiques. Août 1904.
- Un cas de délire chronique avec prédominance d’idées dénégation. Annales médico-psychologiques. Janvier 1005.
De Auguste Marie et Marcel Viollet :
— Spiritisme et folie. « Journal de Psychologie normale et pathologique », (Paris), Ire année, 1904, pp. 332-351. [en ligne sur notre site]
Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – Nous avons gardé l’orthographe, la syntaxe et la grammaire de l’original mais avons corrigé des fautes d’impression. Tout ce qui se trouve entre [ ] a été rajouté par nous.. – Par commodité nous avons renvoyé les notes originales de bas de page en fin d’article. – Les images ont été rajoutées par nos soins. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection privée sous © histoiredelafolie.fr
[p. 211]
L’ENVOUTEMENT MODERNE
SES RAPPORTS AVEC L’ALIÉNATION MENTALB
L’on est accoutumé à considérer l’ « envoûtement » comme une erreur des temps passés, un souvenir d’époques superstitieuses, une pratique depuis longtemps déjà reléguée parmi les curiosités archaïques. Et nous pensions ainsi. Aussi, fûmes-nous surpris, au sujet d’un jeune aliéné intermittent, d’apprendre, par le père de ce malade, que la crise d’excitation maniaque actuelle et les antérieures, étaient le résultat d’un envoûtement.
Les renseignements fantaisistes que ce père nous donna dénotaient une remarquable crédulité. À vrai dire, nous pensâmes plutôt, en présence de cet homme, à un minus-habens grossièrement ridiculisé qu’à un délirant tranquille, comme il en vaque tant dans le monde. Nous nous efforçâmes d’obtenir de lui le plus de renseignements possibles au sujet de « l’envoûtement » prétendu, en même temps que nous nous documentions sur la question.
Nous constatâmes, au cours de nos recherches que l’envoûtement est encore actuellement pratiqué et dans nos campagnes et dans Paris même. Il a, de plus, été l’objet, de la part de personnages connus dans le monde spirite, de recherches expérimentales d’apparence scientifique, et les résultats de ces expériences ont fait admettre l’envoûtement, comme un article de foi, par les adeptes des sciences occultes.
La lecture des auteurs qui ont traité la question édifie en même temps sur l’histoire de l’envoûtement, le détail de ses pratiques, les remèdes à y apporter, son martyrologe, et nous nous sommes facilement documentés sur la question.
Malheureusement, entre temps, le malade objet de nos recherches fut transféré dans un autre asile, et nous perdîmes de vue ses parent. [p. 212] Il manque donc l’épilogue à notre histoire, épilogue qui eut donné le fin mot de cette affaire d’envoûtement et aurait probablement été édifiante au sujet de la psychologie féminine et de la « physiologie du mariage », comme dit Balzac, en même temps qu’au sujet des pratiques actuelles de l’envoûtement.
Nous hésitions à publier cette observation, mais les recherches faites sur le sujet nous ont paru assez intéressantes et complètes pour mériter d’être publiées ; d’autre part, l’histoire de notre « envoûté » elle-même présentait un intérêt particulier: histoire d’une contagion délirante chez un intermittent, contagion servant de point de départ au délire présenté par le malade pendant ses crises d’excitation maniaque.
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L’envoûtement semble un vestige et une survivance des anciennes croyances zoanthropiques et anthropomorphiques primitives mélangées.
La croyance aux mutations d’âmes de l’espèce humaine aux espèces animales conduisait à la possibilité d’attirer par maléfice tout ou partie de la personnalité ancienne dans un corps d’animal que l’on torturait ; de même que l’on admettait le passage de l’âme humaine en un corps de loup, de chien, de porc ; des compagnons d’Ulysse aux cynanthropes antiques et aux loups garous du moyen âge, on voit persister ou renaître périodiquement ces croyances. De là à croire qu’on peut attirer et fixer une âme en un objet inerte ou façonné à l’image du corps humain, racine de mandragore ou poupée plus ou moins ressemblante il n’y a qu’un pas. Le baptême chrétien de l’objet permet de donner à cette identification imaginaire plus de vraisemblance en y mêlant le sacrilège obligatoire à toute sorcellerie caractérisée ; tout retour offensif d’une croyance désuète ne doit-il pas s’accompagner d’une atteinte à la religion rivale qui l’a supplantée ; aussi la religion du Diable bénéficie-t-elle de tous les anciens rites sans nombre des religions abandonnées.
L’envoûtement est donc essentiellement la reproduction en effigie de ce qu’on veut voir arriver en réalité. Cette manœuvre remonte à une antiquité lointaine, tout à fait aux confins de la préhistoire. On en trouve la description dans le livre le plus ancien de l’Inde, le Rig-Veda, écrit en langue sanscrite, et qui est la religion de nos ancêtres les Aryas. On ignore la date précise où ce livre a été écrit. Selon M. Bergaigne, la religion védique comportait des cérémonies, ou [p. 213] plutôt des sacrifices qui avaient pour objet d’assurer le maintien de l’ordre naturel du monde, de provoquer des phénomènes météorologiques, et surtout la pluie (1).
Pour faire pleuvoir, les Aryas arrosaient la terre. Et ce n’était déjà pas si ridicule au point de vue des résultats, s’ils avaient soin de verser l’eau « envoûteuse » sur les légumes.
En Égypte, en Assyrie, l’envoûtement était déjà un procédé plus précis dans son but et dans les moyens employés. On trouve la trace d’attentats à distance contre les hommes dans les litanies imprécatoires des prêtres de Ninive, qui appelaient la vengeance des divinités contre les sorciers qui usaient de l’envoûtement dans un but nuisible et y joignaient le mauvais œil (2).
En Grèce, nous trouvons la même croyance. On connaît la réputation des sorcières de Thessalie, qui causaient une mort lente en perforant chaque jour avec une aiguille l’image en cire de la personne à qui elles voulaient nuire. Platon (Lois, liv. IX) parle aussi de l’envoûtement; en même temps qu’il regrette de voir ses concitoyens être la proie de ces superstitions, il demande la peine de mort pour les sorciers qui en usent.
A Rome, même croyance. Ovide dit :
« Elle jette des sorts sur les absents et façonne des images de cire, et plante des aiguilles acérées dans le cœur des malheureux.» (Héroides. Ep. VI, Hypsipile).
Et Horace :
« Il y avait aussi une poupée de laine et une poupée de cire. Celle de laine, plus grande, semblait devoir châtier l’autre ; celle de cire se tenait en posture suppliante, comme prête à recevoir une mort misérable ». (Livre l, Sat. VIII).
En 387, l’empereur Constance condamne au bûcher ceux qui : « de loin font mourir leurs ennemis. »
Mais l’époque où l’envoûtement fut le plus une pratique à la fois courante et réprouvée est le Moyen Âge. Épouvantant les foules superstitieuses, faisant trembler jusqu’aux rois, redouté et excommunié par l’Église comme sacrilège, l’envoûtement, tout à fait à l’ordre du jour nécessite des ordonnances royales qui le [p. 214] condamnent (3). Il atteint, ou s’efforce d’atteindre de hauts personnages et cause la mort, par réaction, des prétendus sorciers prétendûment coupables.
C’est ainsi que Enguerrand de Marigny, poursuivi pour faux monnayage, fut en réalité pendu pour crime de sorcellerie. Il avait voulu, de concert avec le sorcier Paviot, envoûter Louis X, son oncle Charles de Valois et d’autres seigneurs (Chronique de Saint-Denis).
En 1317, les magiciens Jacques dit Brabançon et Jean d’Amant, essayent d’envoûter le pape Jean XXII et plusieurs cardinaux (Bibl. arch. hist. du Tarn-et-Garonne, t. IV, 2e semestre, 1876).
En 1332, on intenta un procès à Robert d’Artois qui aurait tenté d’envoûter son cousin Philippe VI de Valois (Intermédiaire des chercheurs et des curieux, 20 janvier 1893).
En 1347, un procès semblable fut intenté à un prêtre sorcier, Pépin, qui, sur les instigations du seigneur d’Apcher, a tenté d’envoûter l’évêque de Mende (Edmond Falguerolles. Un envoûtement en Gévaudan en l’année 1347. Nîmes, 1892).
Des sorcières de Moravie furent brûlées pour avoir, sur les instigations des grands du pays, tenté d’envoûter Dufas, roi d’Écosse, et avoir, par ces manœuvres, déterminé chez lui une maladie de langueur (Boëce).
Le procès du sire de Giac, intenté à Dun en 1427, par le connétable de Richemond, accusait le favori de Charles VII de s’attacher le roi par envoultement d’amour et de s’être débarrassé de sa première femme par envoultement de haine et poison. La torture lui fit avouer le sortilège et même convenir d’avoir en échange vendu sa main au diable. Aussi fut-il jeté à l’Auron et son poing maudit coupé au préalable.
En 1574, Cosme Ruggieri fut torturé et condamné aux galères pour avoir fondu une médaille où Catherine de Médicis était représentée toute nue au milieu des constellations d’Aries et de Taurus, le nom d’Ebulle Asmodée sur sa tête, ayant un dard dans une main, un cœur dans l’autre, et dans l’exergue le nom d’Oxiel (Dict. Dechambre art. Sorcellerie, IIIe série, t. X, p. 470).
Les prêtres ligueurs, pour venger la mort du duc de Guise, [p. 215] perçaient, pendant la messe, le cœur de deux figurines représentant Henri III et le roi de Navarre, espérant ainsi leur donner la mort (Journal de l’Eloile).
En 1518, le sorcier Sutincton fut trouvé porteur de trois images de cire destinées à envoûter la reine d’Angleterre (Bodin).
Bornons-là cette suite de citations qui permettent de comprendre combien l’envoûtement était une pratique redoutée par les gens les plus instruits et les plus haut placés.
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A ces époques, l’envoûtement nécessitait des pratiques diverse que nous allons indiquer maintenant et qui se sont d’ailleurs conservées dans les antres des petits sorciers d’aujourd’hui. Nous résumerons beaucoup ce sujet qui pourrait être démesurément long, comme un grimoire.
Il y a deux sortes d’envoûtements : l’envoûtement d’amour et l’envoûtement de haine (4).
L’envoûtement d’amour se fait dans le but d’attirer ou de conserver l’affection d’une personne, ou bien de rendre l’envoûté aimable et désirable par toutes les femmes. Très répandu, mais moins grave nu sujet des conséquences tant pour la personne visée que pour le sorcier lui-même, il s’entoure de formules moins terrifiantes que l’envoûtement de haine. Parfois très aisé à pratiquer : Brûler, avec cinq des siens, trois cheveux de la personne aimée en disant : Ure, sancte spiritus, renes nostros et cor nostrum, domine, Amen. Cet envoûtement d’amour peut être extrêmement compliqué : « Le premier vendredi après la nouvelle lune, prendre une coupe de cristal, y verser de l’huile de lis blanc ( ?), étendre sa main sur cette coupe en récitant le psaume : Confitebor libi, domine, quoniam audisti… terminer en invoquant l’ange Anaël et en prononçant le nom de la personne aimée. Plonger alors, dans l’huile, un morceau de cyprès sur lequel est inscrit le nom de l’ange. Garder l’huile pour oindre ses sourcils et attacher le cyprès à son bras droit. Toucher la personne de sa main droite, et l’amour lui viendra pour vous. »
Ces envoûtements d’amour ne sont pas infaillibles. Contre eux il existe des contre-envoûtements, simples, ceux-là, puisqu’il suffit à la jeune fille : « de cracher trois fois dans leur sein » on bien, [p. 216] prenant « : leur chemise à deux mains, de pisser par la tétiniëre et par la manche droite ».
L’envoûtement de haine est le plus grave, on le pratique de diverses façons :
Par la figurine (5) : image en cire (vierge ou commune, selon l’état physiologique de la personne), fondue à la ressemblance de la personne visée, et dans laquelle on aura incorporé des reliques de cette personne (cheveux, dents, rognures d’ongles). Selon le rite choisi, celle figurine est vouée aux mânes infernales, ou à l’ange Anaël, ou bien reçoit tous les sacrements qu’a reçu l’envoûté. Puis le sorcier larde la région précordiale de la figurine de coups d’aiguilles et la fait tondre peu à peu. La personne envoûtée doit mourir de langueur.
Par le crapaud : L’animal est choisi du même sexe que la personne visée, on le baptise de ses prénoms. On lui fait avaler une hostie consacrée sur laquelle le sorcier a prononcé des paroles d’exécration. On enveloppe le crapaud dans « des objets magnétisés », on le lie avec les cheveux de la personne, sur lesquels le sorcier a d’abord craché, on le tue d’un coup de couteau, on lui enlève le cœur qu’on transperce journellement avec des aiguilles. Bientôt l’envoûté meurt d’un mal inconnu.
Le cœur de crapaud peut être aussi remplacé par un cœur de veau et de mouton, ou bien celui d’un poulet.
On peut aussi enterrer le crapaud, tout vivant, devant la porte de son ennemi.
Telles étaient les principales coutumes employées autrefois par les sorciers experts dans l’art des envoûtements. On peut considérer comme une sorte d’envoûtement de transition l’empoisonnement des animaux par l’arsenic : [porc ou truie dont le cadavre en putréfaction fournissait le liquide à dessécher pour administrer à la personne à faire disparaître (Les poisons des Borgia).]
Quelle était la composition du poison des Borgia, dont on a tant parlé, et comment la préparait-on ? M. le Dr Marc Robert fournit, d’après Garelli, médecin de Charles VI, les plus circonstanciés renseignements. On prenait un porc ou de préférence une truie sur le point de mettre bas ; on lui administrait de l’arsenic à dose suffisante pour provoquer la mort ou l’avortement ; quand l’animal était mort, on [p. 217] lui ouvrait le ventre, on saupoudrait d’acide arsénieux ses organes abdominaux, et on attendait que la putréfaction fût complète. Les liquides qui s’écoulaient étaient concentrés par évaporation et sous la forme d’une poudre blanche. Que ce poison fût d’une extrême violence, à cela rien d’étonnant puisqu’à l’action de l’acide arsénieux il adjoignait celle de toutes les ptomaïnes engendrées par la putréfaction (Bull. thér.).
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Beaucoup plus récemment, l’envoûtement a été le fond du délire de Viutras [Vintras] et de l’abbé Boullan. Ces cas classiques firent grand tapage, le dernier surtout, dans la presse politique, qui s’accorda le ridicule d’attribuer réellement la mort de Boullan, survenue en 1893, à un envoûtement. Mais ici nous arrivons à la période contemporaine, nous touchons aux idées actuelles sur l’envoûtement.
Nous allons en parler maintenant.
Nous passons, par-dessus les envoûteurs en petite boutique, tenanciers de secrets anciens et mêlant l’envoûtement par les cierges, le cœur de veau et la colombe, au marc de café et aux lignes de la main. Sans parler de la modeste envoûteuse du quartier des Halles, du professeur d’envoûtement (Papus. Peut-on envoûter, 1893, p. 22 et 29, publié chez Chacornac), ni même de « plus d’une vieille sibylle à la porte de laquelle stationnent des équipages magnifiques, et que viennent interroger avec anxiété les personnes les plus aisées de la capitale » (Macario, Ann. med. psych., 1843, t, I, p. 443), nous irons demander aux spirites et aux occultistes leurs secrets et leurs théories.
Il semble en effet qu’à une époque scientifique comme la nôtre, seuls ont chance d’agir longuement sur l’esprit des foules ceux qui emploient des méthodes scientifiques, et dédaignant les grimoires archaïques et les formules surannées, s’entourent de preuves expérimentales et s’appuient sur des autorités indiscutées.
C’est ce que les spirites et les occultistes dont nous parlons n’ont pas manqué de faire. Ils ont pris comme bases de leurs études sur l’envoûtement les expériences de Charcot sur l’hypnotisme et l’étude des trois états de l’hypnose : léthargie, catalepsie, somnambulisme. Ces trois états de l’hypnose sont transformés l’un en l’autre, ils sont comme les degrés de l’hypnose, le premier conduisant au second et le second au troisième, par gradation ascendante. Cela étant admis on peut se demander s’il n’y a pas un quatrième, un [p. 218] cinquième, etc…, degrés de l’hypnose. C’est la question que s’est posée le colonel de Rochas.
« Cet auteur a augmenté le degré de la magnétisation du sujet. » Ce faisant, il a augmenté l’influx nerveux normalement contenu dans les nerfs périphériques du sujet, et qui, normalement, s’arrête à la peau, jusqu’à faire déborder le tégument cutané et créer autour du sujet un « champ d’influence ». Les excitations mécaniques produites dans ce champ d’influence sont ressenties par le sujet. « L’étendue de ce champ d’influence augmente avec le degré de magnétisation. »
Si dans ce champ d’influence on place « certaines substances absorbant cet agent pour le renvoyer ensuite par rayonnement, » on obtient une concrétion de cet influx nerveux sur une matière. Chaque action mécanique désormais produite sur cette matière, sera ressentie par le sujet.
Des expériences très positives faites à ce sujet par Albert de Rochas sont consignées par M. Joléaud-Barral dans les numéros de la Justice du 16 mars et du 2 août 1892.
Qui ne verrait là, comme de Rochas l’a vu lui-même, la reconstitution du « volt » dans la « matière influencée, » et de l’envoûtement dans toutes ces expériences ? C’était, somme toute, l’envoûtement scientifiquement démontré et restitué à sa vogue d’autrefois.
Chacun le comprit ainsi et put bientôt user de ces nouvelles acquisitions. Les expériences de de Rochas eurent lieu en 1892. En 1893, mourut l’ex-abbé Boullan, laissant un testament d’exécration contre les Rose-Croix (6) à l’envoûtement de qui il attribuait sa mort. La presse politique s’empara de ce fait divers, parla dans le même sens que Boullan et appuya ses dires sur les expériences de de Rochas. Aucune des discussions surgies alors dans les grands quotidiens ne prête d’intérêt au sujet que nous traitons, mais outre qu’elles montrent le degré d’« emballement » du public pour des choses dont l’exacte connaissance lui échappe, elles suscitèrent l’apparition d’une brochure de Papus : Peut-on envoûter î (1893) qui, en défendant les Rose-Croix, posa la question sur son véritable terrain.
À vrai dire, cette amusante petite brochure intéresse surtout par sa partie anecdotique. Elle contient une grosse erreur. Papus ne voyant en l’abbé Boullan qu’un vilain monsieur dégoûtant et non le délirant persécuté et halluciné qu’il était réellement. Mais elle [p. 219] établit une fois de plus la nécessité d’une hypnose préalable pour influencer le volt (p. 19). Cette brochure constituait d’ailleurs uniquement une question, Papus résumait les documents du procès et priait le publie de conclure d’après eux.
Ce fut un occultiste, Marius Decrespe, qui conclut dans une « lettre ouverte au maitre Papus » : « On peut envoûter » indique une affirmation, et, cette affirmation l’auteur l’appuie : 1° Sur « la constance des traditions se rapportant à l’envoûtement qui suffirait presque à faire supposer que, suivant la locution populaire, il y a quelque chose » (p. 17) ; 2° Sur les expériences de de Rochas, et sur celles, curieusement interprétées, de Bourru et Burot : 3° Sur un argument analogistique fourni par l’auteur lui-même. Cet argument consiste en une comparaison, louablement imaginée, de la vie humaine avec une balance (levier du premier genre) et de l’envoûtement avec un levier du deuxième ou du troisième genre. Pour éviter la surcharge, nous ne publierons pas tout au long cet irrésumable argument, qui n’a d’ailleurs pas l’intérêt d’une démonstration, et qui s’appuie sur la division, chère aux spirites et occultistes, de l’être humain en trois parties : l’esprit, le corps et l’âme, ou corps astral, ou périsprit, ou aérosome, etc…
Quoi qu’il en soit, l’envoûtement, ainsi établi sur des bases d’apparence scientifique, opère en ce moment une renaissance. Limitée jusqu’à présent dans le milieu des spirites et occultistes, la croyance à l’envoûtement peut envahir le grand public, ainsi qu’elle l’a déjà fait en 1893. Nous ne croyons pas cette croyance sans danger. De même que nous le disions à propos des folies spirites (7) ces croyances « peuvent contribuer à précipiter les individus dans la voie des psychasthénies dégénératives jusqu’alors latentes. » C’est à la foule des prédisposés que nous pensons ici, et c’est à leur sujet que nous faisons des réserves.
A l’appui de ce que nous venons de dire, nous résumons ici une observation personnelle de J. Renaud (La sorcellerie, p. 322) où des troubles hystériques se manifestèrent sous l’influence des menaces d’un sorcier.
OBSERVATION 1. — Maria C… , vingt-deux ans, domestique. — Fille d’un père bègue, mort d’une maladie de cœur ; sœur d’une rachitique ; Maria n’a jamais été souffrante, sauf une rougeole déjà très ancienne. [p. 220]
Dédaigneuse des protestations amoureuses d’un jeune homme qui passait pour sorcier, Maria lui joua un jour le tour de lui prendre ses sabots et de le forcer ainsi à faire une longue route pieds nus. A la suite de cette plaisanterie, le jeune sorcier la menaça de lui jeter un sort. Effrayée de ces menaces et de la rencontre inopinée d’un chien noir, Maria fut atteinte, le jour même d’une crise hystérique suivie tous les jours, à la même heure, de nouvelles crises. En outre, Maria eut des cauchemars pendant lesquels le sorcier lui apparaissait et la violait. Tous les habitants du village furent d’avis que Maria avait été « enkérandée ».
Ces crises ne prirent fin que lorsqu’un sorcier d’un village voisin eut fait, devant la malade, le nécessaire (transpercement du cœur du premier sorcier, représenté par un cœur de mouton, avec des caboches, clous de sabotier).
Ces crises revinrent au bout d’un mois à la suite d’une nouvelle rencontre de Maria avec son méchant sorcier. Elles ne guérirent qu’au bout de longs mois d’internement dans un asile d’aliénés.
Dans ce cas, on voit nettement les crises hystériques succéder aux menaces du sorcier, et à l’auto-suggestion d’envoûtement contrebalancée ensuite par un contre-envoûtement.
OBSERVATION 2. — G. M…, vingt et un ans, employé de commerce.
Sainte-Anne : 30 juin 1904.
3 Internements. Villejuif : 8 juillet 1904.
Charenton : 11 octobre 1904.
Ce malade est un prédisposé à stigmate physique et psychique. Avec un développement moyen de l’instruction générale, il a subi l’Influence d’un milieu familial taré du côté paternel surtout, si l’on en juge par la lettre que nous citerons plus loin ; à la puberté s’est révélée la moindre résistance mentale et sont écloses des bouffées délirantes polymorphes à l’occasion d’un état infectieux surajouté (grippe).
Les certificats développés sont significatifs : Dégénérescence mentale, excitation maniaque confusion mentale, délire polymorphe mystico politique, etc.
L’interrogatoire à l’entrée montre une prédominance de préoccupations ambitieuses et de persécution à teinte mystico-politique.
Il a étudié les sciences occultes, il est poète, il est royaliste, est des trois ordres, chevalier de l’action et de l’apostolat, etc… [p. 221]
Les francs-maçons le poursuivent, il les entend raisonner contre lui à Papus et à lbe de Nudieu, un prêtre défroqué surtout le poursuit et l’envoûlte, etc…
M. P. — Le premier accès délirant, s’est déclaré en 1904 (blennorrhagie entre temps, que le malade et la famille attribuent à un sort)
M. H. — Mère nerveuse, père débile, crédule et déliran
Un frère mort à vingt-quatre ans, de tuberculose, un cadet, mort à vingt-cinq ans, subitement ; ces deux décès sont attribués à l’envoultement par la famille interrogée et le père se décèle un délirant actif mieux systématisé qui semble avoir fait avec la malade un délire combiné ; le délire de l’ascendant semble avoir influé sur la couleur de celui du fils et lui avoir donné son orientation (envoûltement), c’est un délire communiqué passif greffé sur une prédisposition héréditaire commune.
Le malade a eu la rougeole à trois ans ½. — Blésite, asymétrie faciale, hernie inguinale droite.
Il y a deux ans. grippe infectieuse: (un peu de délire pendant la période fébrile).
II y a un an environ déclare à ses parents qu’il vient d’aller sur la tombe de son frère où il a entendu une voix lui dire d’aller accomplir une mission à Bourges, pays de ses parents.
Devenu très irritable (affectueux autrefois) ne supportait plus aucune contradiction. — Depuis six semaines voulait se marier avec toutes les personnes qu’il rencontrait — allumait des cierges dans sa chambre pour prier et se préparer à se marier (ne buvait pas).
Blennorrhagie il y a trois semaines, le malade prétend que celle-ci provient de manœuvres d’envoûltement et s’est déclarée spontanément ; il s’en est aperçu à l’inflammation du prépuce. (Parle avec volubiliLé et s’excite au cours de l’interrogatoire). Il est Français, royaliste et catholique convaincu, divagations ambitieuses frivoles de nature érotique et mystico-politiques mélangées. Il a fréquenté, dit-il, une demoiselle illustre, parente à une famille qui date 1100. Se plaint d’être congestionné de la tête par le surmenage, en même temps que par Mlle Champin, modiste, avec laquelle il a attrapé la chaude-pisse, à la même époque (c’est le résultat d’une maladie artificielle, car cette personne est au-dessus de tout soupçon).
Il est d’ailleurs persécuté par les francs-maçons « c’est au Très Haut à les juger » on a essayé par d’autres envoûltements de rendre fou son père, d’enrager un de ses frères, d’en empoisonner un autre, et de lui prendre son intelligence. Il est envoûlté par un prêtre [p. 222] défroqué et une sorcière. Il a su comprendre seul les expériences de Papus. Connaît la duchesse d’Uzès et saint Fiacre à qui il va abaisser les idées. Il est poète, a adressé à sa mère des vers pleins de forces et de talent….
La famille s’était intéressée à la mère d’un jeune séminariste.
La mère était femme de journée ; lui lors de ses sorties se vantait d’étudier l’occultisme de façon à faire du mal à beaucoup de gens (la moitié de la ville de Bourges, disait-il, était en sa puissance).
Il venait en l’absence du père de famille et terrorisait les siens, ajoute qu’il cherchait à la détourner, la mère du malade, de ses devoirs avec des tours de cartes et autres manœuvres.
Dans les derniers temps les rapports conjugaux ont été par lui rendus momentanément impossibles. Douleurs de la famille, perte de position du mari (aiguillettes nouées). Ensuite, perte d’argent, perte de place et perte de santé des divers membres de la famille et même de leurs animaux domestiques. Jamais l’envoûltement n’a donné de crises nerveuses à la femme.
Le supérieur, saisi d’une plainte a dit que le séminariste n’était pas coupable ; ensuite, cependant il l’a chassé du séminaire. Le père affirme qu’on s’est servi d’un médium en la personne de son fils par l’envoûltement magnétique.
Voici d’ailleurs ce qu’il dit :
« Paris, le 10 octobre 1904.
« Monsieur le Docteur,
« En réponse à la demande que vous m’avez faite, lors de notre entretien au sujet de mon fils — je m’empresse de vous fournir quelques renseignements de nature à vous éclairer sur les agissements dont nous sommes poursuivis depuis plusieurs années.
« En 1895, il s’est présenté à notre domicile un jeune séminariste du diocèse de Bourges (Cher) que nous avions connu autrefois ainsi que sa famille. Après avoir réfléchi et sachant que ce dernier s’occupait beaucoup de sciences secrètes dans le but de faire le mal ; sur ma recommandation très formelle, la bonne lui refusa entrée dans ma maison malgré que celui-ci insista plusieurs fois. A peine fut-il parti, que toutes les chaises de l’appartement furent renversées. Les jours suivants, la batterie de cuisine se trouva déposée à terre contre la porte, puis des coups résonnèrent dans toutes les portes. Ces choses abominables se renouvelèrent à chaque instant, ce qui jeta parmi nous la plus grande consternation. Entre autre, ma femme se trouvant à travailler près de la fenêtre de sa chambre, quand [p. 223] soudain un coup de fusil dont on n’a jamaie su la provenance, vint briser un carreau de ladite fenêtre et qui par miracle n’atteint pas ma femme, qui en garda une forte émotion. Une enquête faite aussitôt dans l’immeuble n’amena aucun résultat.
« A la suite de tous ces tristes événements, je me suis empressé d’en rendre compte immédiatement au supérieur du séminaire de Bourges dans le but de faire admonester ce singulier séminariste, qui peu de temps après fut congédié de l’établissement.
« Ce dernier, pour se venger, adressa à ma femme une lettre des plus injurieuses, depuis, cet individu s’est marié en se fixant à Paris, naturellement tout en continuant contre nous ses manœuvres diaboliques. Pour cela, il s’assura le concours d’une personne que nous connaissions, comme usant des mêmes procédés. Il n’y a pas d’épreuves, soit en maladies de toutes sortes, perte d’argent, de position et la mort même que nous ayons eu à souffrir. Du reste il y aura bientôt trois ans, j’ai perdu mon fils aîné âgé de vingt-quatre ans, à la suite d’une maladie de langueur, malgré les soins assidus de plusieurs grands médecins. Après cette perte si cruelle, mon jeune fils Marce (actuellement à Villejuif) de son naturel très nerveux, mais n’ayant jamais eu de troubles cérébraux, eut des nuits successives très agitées, à tel point qu’il ne pouvait prendre le moindre sommeil, tout en souffrant de violents maux de tête qui nous effrayèrent beaucoup. Malheureusement pour nous, cette triste situation s’aggrava de jour en jour et le pauvre enfant se trouva dans un tel état alarmant, que je dus le faire interner aussitôt sur l’ordre de mon médecin.
La mère du malade se déroba à tout interrogatoire direct et parait avoir eu recours au contre-envoûltemenl. Voici sa dernière lettre :
« Comme suite à la visite que mon mari a eu le plaisir de vous faire mardi dernier, j’ai le regret de vous annoncer qu’étant indisposée, il me sera impossible de me rendre à votre bureau, pour vous entretenir de l’affaire qui nous concerne. Du reste, je ne pourrais pas vous en dire plus long d’une façon aussi détaillée que vous l’a fait mon mari. Tout en vous remerciant sincèrement de l’intérêt que vous nous avez porté jusqu’à ce jour et de votre désir de remédier à ces douloureux incidents, j’ai l’honneur de vous faire connaître, qu’une personne s’occupant spécialement de ces sortes de sciences, a bien voulu depuis quelques mois, nous offrir son concours très efficace, surtout en ce qui concerne mon fils Marcel qui se trouve très bien « hors de danger. » (Décédé de tuberculose depuis.) [p. 224]
« En conséquence, monsieur le Docteur.je vous serais bien obligée de détruire les rapports ou écrits, que vous auriez pu faire à ce sujet et considérer notre requête près de vous comme non avenue.
« Je vous prie d’agréer, monsieur le Docteur, avec mes sincères remerciements, l’hommage de mon profond respect (janvier 190S).
OBSERVATION III. — Les milieux urbains ne sont pas les seuls à pâtir de cette reviviscence superstitieuse. Nos campagnes offrent encore des exemples fréquents de leur survivance vivace.
Une malade que nous avons observée eut, il y a trente ans, à l’âge de vingt-huit ans, une maladie bizarre (crampes d’estomac, pendant plusieurs années, vomissements, etc.).
A cette époque elle comprit qu’elle était travaillée avec des clous sur des cœurs de bœufs, aussi avait-elle l’estomac croisé.
Elle désigna bientôt son persécuteur un nommé Nicolas. C’est à la suite de ses manœuvres occultes qu’elle resta dix ans sans enfants, puis eut un accouchement difficile il y a vingt ans dans le moment de la procédure, dit-elle (procès de mitoyenneté à cette date, perte progressive de 15.000 francs, en procès), le procès fut perdu (manie processive probable).
Elle alla se plaindre à l’archevêque qui lui ôta son mal pour six ans (contre-envoûltement, par suggestion). Mais à la mort dudit archevêque « ça reprit il y a huit ans ». Elle alla l’année suivante en pèlerinage à Sainte-Solange et elle fut soulagée, mais ça recommença bientôt après, elle était obligée de retourner chaque année à Sainte-Solange (autosuggestion d’arrêt).
Elle a cinquante-huit ans, mariée à dix-huit ans, mère à vingt-huit d’un enfant mâle mort, à la quarante-neuvième année de la mère.
Il y a neuf ans qu’on lui a fait cela (soupçon d’envoûtement mortel sur l’enfant).
Les persécuteurs étaient des parents, qui pour hériter d’elle la faisaient envoûlter par Nicolas V.
Son fils étant mort (envoulté aussi suivant elle), elle demeura mal avec ses parents, « il y a une soixantaine qu’ils ne nous causent pas ». (Contre-envoûltement rétrospectif). Elle fit dire des messes pour son enfant, mais s’aperçut que le mauvais prêtre était acquis à ses ennemis et voulait la violer.
Un autre prêtre plus âgé (mort depuis) avait d’ailleurs refusé la communion à son fils (délire palaingnostic).
Elle s’est alors adressée au devin de Nizerolle. Celui-ci lui a promis [p. 225] de lui faire voir ses persécuteurs, il lui a ainsi extorqué 300 francs.
Cependant elle obtint, dit-elle, il y a douze ans, l’apparition de la Vierge avec l’enfant Jésus, puis de saint Joseph sous la figure d’un mendiant sur la route. Ce mendiant est revenu à plusieurs reprises sous des figures différentes coulant ensuite comme une étoile (interprétations délirantes et illusions). Elle fait la description du mendiant pris pour saint Joseph. C’est surtout depuis la ménopause que sont apparues les hallucinations multiples confirmatives d’un délire passé à la phase euphorique de visions mystiques consolantes.
OBSERVATION IV. — Cueillons en terminant un fait divers récent significatif à notre point de vue comme cas d’envoûtement délirant.
L’Envoûté. — Un drame qui fort heureusement a causé beaucoup plus d’émoi que de mal, s’est déroulé, hier matin, en face du domicile de M. M… négociant, vice-président de la chambre syndicale de la passementerie.
Ce dernier sortait de son magasin, quand un de ses anciens employés, L. Mas… âgé de dix-neuf ans, demeurant, 5, passage Nollet, tira sur lui, par derrière, trois coups de revolver. Par un hasard providentiel, la seule balle qui l’atteignit vint s’aplatir sur un des boutons de sa redingote.
Arrêté presque aussitôt, L. Mas … dont le père est un ancien professeur au collège Stanislas, fut conduit devant M. D…, commissaire de police du quartier Bonne-Nouvelle, à qui il déclara qu’il avait accompli son acte criminel sous une influence hypnotique.
Je m’adonne avec passion à l’étude des sciences occultes, expliqua-t-il ; par conséquent, j’ai la prétention de m’y connaitre un peu sur ce sujet. Eh ! bien, je ne vous le cacherai pas : M. M… m’a envoûté et il me fait mourir à petit feu, ainsi que le Dr T…, qui me soigne pour la tuberculose, à l’hôpital Beaujon.
Le magistrat n’en demanda pas davantage ; il fit conduire séance tenante le pauvre détraqué à l’Infirmerie spéciale du Dépôt.
Quand à M. Ma… il a refusé de porter plainte.
Nous en avons assez dit pour montrer que l’envoûtement ancien et moderne est encore pratiqué et que la croyance à son action efficace fait encore tourner des têtes faibles. C’est un chapitre de plus à la hantise suivant Maxwell, hantise avec laquelle l’envoûtement se combine comme on l’a pu voir dans les faits [hantises personnelles (aiguillettes et sorts, etc.) et hantises locales, observation II}.
Drs A. MARIE et M. VIOLLET.
NOTES
(1) Vinson. Les religions actuelle, p. 53.
(2) Voici le 6e venet de ces litanies :
« Celui qui forge l’image, celui qui enchante, la face malfaisante , l’œil malfaisant, la lèvre malfaisante… »
« Esprit du Ciel, souviens-t-en, Esprit de la terre, souviens-t-en. »
(3) Ces ordonnances sont les suivante :
742… Ordonnance de Chilpéric III.
1560… Ordonnance de Charles IX.
1569… Édit d’Henri III.
1628… Ordonnance de Louis XIII.
1672… Ordonnance de Louis XIV.
(4) Récemment on a inventé l’envoûtement de justice, découvert par M. Péladan. M. Decrespe (On peut envoûter, p. 18) le croit très rare !
(5) La figurine, comme le crapaud, constitue ce que les sorciers appellent le volt (vultus).
(6) Société d’occultistes dirigée par Stanislas de Guaita et qui avait fortement malmené l’abbé Boullan au sujet de ses théories.
(7) Marie et Viollet, Spiritisme et folie. Journam de psychologie normale ey pathologique, juillet-août 1901, p. 19.
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