G. R. Un cas de xénoglossie. Article parut dans la « Revue Métapsychique », (Paris), n°5 ; septembre-octobre 1933, pp. 333-334.
Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – Nous avons gardé l’orthographe, la syntaxe et la grammaire de l’original.– Les images ont été rajoutées par nos soins. . – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection privée sous © histoiredelafolie.f
[p. 333]
Un cas de Xénoglossie
Aventures psychiques à New-York
par Neville Whymant
Avec une préface de Sir Oliver Lodge
(Mayet Co Editeurs, Boston)
Les hasards d’un dîner à New-York ont amené le Dr WHYMANT à vivre un des plus extraordinaires épisodes de sa vie, mais il déclare n’avoir pas trouvé la solution à l’énigme qui s’est posée à lui ; et voici ce qu’il raconte : Il n’est pas un spiritualiste, n’a aucune théorie préconçue et depuis vingt ans n’a pris aucun intérêt aux phénomènes psychiques. Par contre, il est très versé dans l’étude des langues de l’Extrême-Orient et tout particulièrement du Chinois. Or, en mars 1926, il se rend à New-York pour y trouver des matériaux nécessaires à la continuation de ses travaux.
Des amis l’introduisent chez un magistrat haut placé, M. CANNON, qui après l’avoir reçu à dîner une première fois (on n’y parle aucunement des questions psychiques) l’invita six mois plus tard à venir le voir pour « rencontrer diverses personnes intéressées aux recherches psychiques et peut-être rendre service par la connaissance qu’il a des idiomes orientaux ».
Le Dr WHYMANT se rend à l’invitation. Assistance d’amis personnels de M. CANNON, appartenant tous à la classe la plus élevée de la société.
Par contre le médium, nommé Georges VALIANTINE, est un véritable paysan, sans la moindre instruction ou éducation.
Après extinction des lumières, chant de quelques hymnes religieux, les voix se manifestèrent. D’abord des messages aux divers assistants de la séance, puis un son difficile à décrire se fit entendre, celui d’une flûte très spéciale que l’on entend dans les vieilles rues de la Chine. Alors le nom de Kun Fu Tzu (Confucius) fut murmuré. Le Dr WHYMANT vit alors pour lui l’opportunité d’interroger, car la langue archaïque chinoise qu’il [p. 334] avait étudiée à fond défie les commentateurs. Les réponses lui vinrent en un Chinois d’une grande pureté, chinois qui n’est actuellement parlé nulle part dans l’Empire et qui est identique à celui des livres classiques dus à Confucius, il y a 2500 ans.
Il voulut pousser plus loin l’expérience. À toutes les questions il lui fut répondu rapidement dans un chinois archaïque parfait comme aucun sinologue vivant ne saurait le faire.
Épreuve suprême : Le Dr WHYMANT se rappelait vaguement la première ligne d’un poème totalement inconnu et obscur de Confucius. Il la donna et le « Commentateur » récita alors le poème tout entier en ajoutant « lu de cette façon, ce poème ne devient-il pas clair ? »
Le Dr WHYMANT qui au cours de la séance put prendre quelques notes écrites, ne veut pas en tirer de conclusion, mais ne cache pas son profond étonnement devant les faits qui déroutent son entendement et ne lui permettent aucune explication.
Au cours des séances suivantes, moins intéressantes d’ailleurs, une douzaine de langages rares furent parlées : le basque, le sanscrit, l’hindoustan, le Yiddish, etc. et une erreur faite en chinois par le Dr WHYMANT fut relevée par « Confucius », qui donna des véritables mots à employer une explication savante.
Pour terminer, le Dr WHYMANT ne soupçonne aucune supercherie. De fait, il ne peut trouver aucune explication à ces expériences. Aussi ne veut-il simplement que narrer son aventure ; il laisse à d’autres d’élucider le problème.
Sir Oliver LODGE a tenu à donner une préface au récit du Dr VVHYMANT, préface écrite avec toute sa hauteur de vues habituelles.
Il attire l’attention du lecteur sur l’intérêt que présente la narration de ces aventures et combien elles méritent d’être étudiées de près. Certes, dit-il, il n’est pas nécessaire de croire à la présence de Confucius durant la séance, mais il est possible qu’un de ses disciples ait essayé de nous donner des preuves irréfutables de la survivance et d’éveiller nos esprits à des possibilités dans l’Univers auxquelles nous sommes pour la plupart aveugles et sourds.
G. R.
LAISSER UN COMMENTAIRE