La psycho-analyse. [Partie 3 : Conclusion. La philosophie et la psychologie en médecine. — Discussion.] Par Pierre Janet. 1914.

JANETPSYCHANALYSE0003Pierre Janet. La psycho-analyse. Partie 3. Conclusion. La philosophie et la psychologie en médecine. — Discussion. — Article parut dans le « Journal de psychologie normale et pathologique », (Paris), onzième année, 1914, pp. 1-36  et pp. 97-129. [Publié auparavant : Janet, P. (1913). La psychoanalyse. In XVIIth International Congress of Medicine. Section XII. Psychiatry]

Janet Pierre-Marie-Félix (1859-1947). Nous ne présenterons pas Pierre Janet bien connu de tous, au même titre que Jean-Martin Charcot ou Sigmund Freud, dont il est question dans cet article. Cette critique de la psychanalyse, en réalité la première et une des rares qui compta véritablement, creusa un fossé entre les deux hommes et une cicatrice qui ne fut jamais guérie.
Nous mettrons en ligne cette longue communication en trois partie :
I. Les souvenirs traumatiques. – Le mécanisme pathologique du souvenir traumatique. [en ligne sur notre site]
2. Les souvenirs traumatiques relatifs à la sexualité. [en ligne sur notre site]
3. — Conclusion. La philosophie et la psychologie en médecine. — Discussion. [en ligne sur notre site]

Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – Nous avons gardé l’orthographe, la syntaxe et la grammaire de l’original. – Par commodité nous avons renvoyé la note originale de bas de page en fin d’article. – Nous n’avons pas cru souhaitable de rajouter des images, qui auraient nui à l’austérité du texte. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection privée sous © histoiredelafolie.fr

CONCLUSION – LA PHILOSOPHIE ET LA PSYCHOLOGIE EN MÉDECINE

Les études de la psycho-analyse sur la sexualité ont-elles été exactement résumées dans l’analyse précédente ? C’est ce que beaucoup de disciples de cette école pourront contester en me reprochant d’avoir donné au mot « sexualité » un sens trop littéral et trop brutal.

Un article de M. Freud me paraît résumer par avance les critiques auxquelles je me suis exposé. Il y a quelques années, une femme séparée de son mari avait éprouvé de la dépression et de l’angoisse et avait demandé conseil à un jeune médecin, disciple de M. Freud. Ce jeune médecin, en bon élève qu’il était, répondit à cette personne que tous ses troubles provenaient d’une insuffisance des satisfactions sexuelles et rédigea une ordonnance très simple : « Reprendre immédiatement son mari ou prendre un amant. » Je dois avouer à ma [p. 121] grande honte que ce jeune confrère ne me paraît pas avoir été si mal avisé et qu’il me semble avoir appliqué très correctement la doctrine qu’on lui enseignait. Malheureusement la malade prétendit ne pouvoir appliquer l’ordonnance et se plaignit d’avoir été troublée par ce conseil. M. Freud accueillit ses doléances et dans un article vigoureux vitupéra son élève trop docile et compromettantll8. Cet élève, disait-il, avait rétréci le sens du mot « vie sexuelle » et ne l’appliquait qu’aux fonctions purement somatiques, tandis que la psycho-analyse prend le mot dans un sens beaucoup plus large et plus moral. Toutes les émotions tendres et affectueuses doivent être considérées comme faisant partie de la vie sexuelle, car elles ont leur source dans l’impulsion sexuelle primitive. Quand on parle de ces choses, il faut savoir « sublimer » le mot sexuel… Dorénavant pour éviter la responsabilité de ces applications défectueuses de la psycho-analyse le directeur de cette école va faire une organisation internationale, grâce à laquelle on refusera le titre de membre de l’école à tous ceux qui ne seront pas jugés capables d’en appliquer correctement les principes. N’insistons pas sur l’étrangeté de cette conclusion et sur ces pratiques d’excommunication majeure des hérétiques : nous avons déjà vu quelque chose d’analogue dans la « Christian Science » dirigée par Mrs. Eddy. Remarquons seulement que bien des auteurs nous ont également avertis qu’il fallait prendre le mot « tendance sexuelle » dans un sens bien plus général et plus poétique que nous ne l’avons fait. M. Jung nous disait déjà que l’instinct sexuel constitue la base de tous nos amours et de tous nos vouloirs : « la libido, disait-il, est la véritable force de vie « . W J. J. Putnam nous disait aussi que pour comprendre ces doctrines il faut prendre ce mot « sexuel » dans le sens le plus large possible et y faire entrer tous les sentiments affectueux et nobles, car toute la civilisation consiste uniquement dans la transformation et la sublimation de cet instinct (72). M. A. Maeder nous conseille de prendre le mot « sexuel » dans le sens où le prennent les poètes quand ils disent que « la faim et [p. 122] l’amour mènent le monde » (73). Enfin M. E. Jones est beaucoup plus net encore : il nous explique que le sens dans lequel M. Freud a pris le mot « instinct sexuel » est le même que celui du mot « volonté de puissance » dans les œuvres de Schopenhauer, ou du mot « élan vital » dans la philosophie de M. Bergson (74). Voilà qui est clair : tous les mots employés par les psycho-analystes comme « instincts sexuels, désirs génitaux, appétit du coït, libido », etc., désignent tout simplement « l’élan vital » des métaphysiciens.

Plusieurs auteurs ont déjà protesté contre cette extension indéfinie du mot « tendance sexuelle ». M. Otto Hinrichsen fait observer que M. Freud devient véritablement un mystique quand il parle de la libido et que grâce à la sublimation il étend tellement la signification de ce mot qu’il en arrive à pouvoir l’appliquer partout. M. Ladame proteste également contre ces abus de langage en rappelant le mot spirituel d’André Beauquier : « Il faut respecter les mots, les toucher avec soin, il faut avoir peur de les contrarier, de les pervertir en les coupant de leurs racines… les mots ne dépendent pas de nous (75) ». Je partage tout à fait l’opinion de ces critiques et j’ai déjà lutté depuis longtemps contre des abus de langage analogues. A l’époque où sévissait en France l’épidémie de la suggestion avec laquelle le mouvement psycho-analytique a tant d’analogie, les enthousiastes répétaient déjà que tous les phénomènes psychologiques ou physiologiques étaient des suggestions : les maladies étaient toutes des suggestions, les guérisons étaient des suggestions, les enseignements étaient des suggestions, les religions étaient des suggestions, etc. Comme ces auteurs se dispensaient d’ailleurs de définir la suggestion et en faisaient un phénomène quelconque pénétrant dans l’esprit ou dans le cerveau d’une manière quelconque, ils avaient beau jeu à déclarer triomphalement que tout était suggestion. J’ai essayé de protester contre cette manière d’embrouiller les choses aussi néfastes pour la philosophie que pour la médecine. Aujourd’hui quand on veut recommencer le même jeu avec un mot qui s’y prête moins encore, le mot « désir génital », je dois répéter les mêmes protestations.

Ces exercices oratoires sont en réalité très faciles : avec un peu [p. 123] d’interprétation, de déplacement, de dramatisation, d’élaboration et avec très peu d’esprit critique on peut généraliser de cette manière n’importe quoi et faire rentrer tout dans tout. Les névroses étaient hier toutes des suggestions, aujourd’hui elles sont toutes des troubles sexuels, demain elles seront toutes des troubles du sens moral ou du sens artistique. Et pourquoi s’arrêter aux névroses ? Il n’y a pas longtemps on rattachait le tabès à des excès sexuels et les malades eux-mêmes finissaient par le croire aussi bien que les médecins. Je me fais fort de démontrer de la même manière que la tuberculose et le cancer sont des conséquences indirectes et inattendues de la masturbation des petits enfants. Je ne crois pas qu’il y ait rien de bien intéressant dans tous ces jeux de mots.

Ces exercices oratoires ne sont pas seulement insignifiants et inutiles, ils sont encore très dangereux. On pourrait les excuser s’ils portaient sur des mots forgés pour cet usage et sans signification précédente comme cela arrive dans le langage des métaphysiciens. Mais le mot « suggestion » et le mot « désir sexuel » ont déjà dans le langage un sens précis : si on se met à les « sublimer » on donne deux sens au même mot, ce qui certes ne contribuera pas à la clarté des discussions. Tout en prenant le mot dans le sens sublimé, on conservera les images et les significations qui lui sont associées dans le sens matériel. C’est ainsi que les psycho-analystes, tout en sublimant admirablement le mot « amour » nous parleront perpétuellement du « complexe Œdipe, des masturbations de Narcisse, des petits enfants qui regardent un chien pendant qu’il couvre une chienne et de la gare du chemin de fer qui représente le va-et-vient du coït ». Une telle confusion ne sera favorable ni à l’étude de « l’élan vital » ni à l’étude des phénomènes sexuels dans l’humanité. Cette prétendue sublimation aura pour résultat la confusion des tendances les plus élevées de l’esprit humain avec les instincts qui sont communs à tous les animaux. Quand même il serait établi historiquement qu’une tendance supérieure dérive d’une inférieure, elle n’en est pas moins aujourd’hui supérieure et n’en a pas moins des caractères qui lui sont propres et il n’y a aucune raison pour la confondre avec le phénomène qui lui a servi de point de départ.

Cette confusion qui serait déplorable dans toutes les sciences est encore plus déplorable s’il est possible dans les études médicales. [p. 124] Nous pouvons nous en rendre compte en examinant un problème qui intéresse particulièrement des médecins : le problème du traitement des névroses. La psycho-analyse, en effet, a été appliquée au traitement des maladies nerveuses et un grand nombre d’auteurs nous ont rapporté les succès qu’elle a obtenus. Personne ne songe à mettre en doute ces guérisons qui sont heureusement fréquentes dans les pratiques de la psychothérapie, quelles que soient les méthodes employées et les croyances de l’opérateur. Le temple d’Esculape a guéri des milliers de malades, Lourdes a guéri des milliers de malades, le magnétisme animal a guéri des milliers de malades, la « Christian Science » a guéri des milliers de malades, la suggestion hypnotique a guéri des milliers de malades, et la psycho-analyse a guéri des milliers de malades, ce sont là des choses incontestables. Mais, si j’ose dire ma pensée, ce point-là, qui intéresse sans doute les malades guéris, n’a pas grand intérêt pour les médecins. Ce qui est intéressant pour nous, ce sont les malades qui ne sont pas guéris, qui réclament actuellement notre secours et la question importante est de savoir si nous pouvons leur appliquer le traitement qui a si bien réussi pour les malades précédents et si nous avons quelques chances d’obtenir le même succès. Il ne suffit pas de nous dire qu’un malade a été guéri après avoir été plongé dans une piscine ou après avoir raconté en détail ses premières masturbations, il faut encore nous faire comprendre le déterminisme qui relie ces phénomènes et nous prouver que c’est le bain ou le récit qui ont déterminé la guérison. Or, cela ne me semble pas facile à établir : sans parler de la difficulté de constater des guérisons de ce genre, il est bien difficile d’éliminer les autres influences qui ont pu modifier la maladie. La plupart des névropathes sont des individus intoxiqués, fatigués, suggestibles et souvent le traitement a été accompagné d’un changement de régime, d’un repos physique et moral, et de suggestions puissantes. Ces malades sont surtout des déprimés qui sont remontés par toutes les causes d’excitation : ils sont heureux que l’on s’occupe d’eux, qu’on leur applique une méthode nouvelle de traitement, une méthode contestée, bizarre et un peu surprenante par son mépris apparent de la pudeur banale. Ils sont fiers que leurs observations servent à établir une méthode médicale qui guérira tous les maux du genre humain, ils éprouvent un légitime orgueil à la pensée qu’ils [p. 125] collaborent avec un grand homme à la rénovation de la médecine. Combien de malades autrefois ont trouvé la guérison dans les passes du magnétisme animal, parce que les longues séances, les recherches de pratiques étranges et merveilleusement bienfaisantes, les aspirations vers la lucidité donnaient une occupation à leur vie, un aliment à leur imagination et à leur vanité. Si, par hasard, de telles influences ont joué un rôle à l’insu de l’observateur dans les guérisons qui nous sont rapportées, sommes-nous certains de pouvoir les obtenir de nouveau en appliquant seulement les règles données par ces observateurs, mais sans y joindre ces modifications de régime, ce repos, ces suggestions, ces excitations dont ils ont oublié de nous parler. C’est pourquoi il n’est pas très utile d’exposer devant des médecins les milliers de guérisons que l’on a obtenues et c’est pourquoi on doit surtout leur indiquer avec beaucoup de précision le mécanisme physiologique et psychologique de ces guérisons et les raisons que l’on a de supposer que telle ou telle pratique bien définie a été bienfaisante.

La psycho-analyse semble utiliser deux procédés de traitement. L’un ne peut guère être expliqué en détail et pour cause : il consiste à conseiller au malade un coït normal et régulier avec l’usage d’un préservatif idéal : « Cette pratique parfaite de la sexualité restera le plus souvent, d’après ces auteurs, le seul et le véritable remède. » L’autre procédé semble plus susceptible d’un enseignement méthodique : il consiste, si je ne me trompe, à généraliser l’application d’un procédé d’examen que j’avais indiqué moi-même dans mes premières études. J’avais montré qu’il peut être bon, dans certains cas d’hystérie, de rechercher le souvenir traumatique en apparence oublié et enfoui dans la subconscience et d’amener le sujet à exprimer clairement ce souvenir. Dans ma pensée, cette opération était un simple préambule qui permettait de mieux comprendre le sujet et de mieux diriger son traitement moral. Il fallait ensuite travailler à dissocier ce souvenir traumatique par la suggestion ou par tout autre moyen. Je dirais surtout aujourd’hui que ce souvenir traumatique mettait sans cesse devant les yeux du sujet une situation difficile à laquelle il n’avait pas pu s’adapter. Le rôle du médecin ne consiste pas seulement à découvrir quelle est cette situation qui arrête constamment le malade, mais il doit encore aider le sujet à s’adapter à cette situation [p. 126], à la liquider en quelque sorte. Cette liquidation me semblait la partie la plus difficile de ces sortes de traitements à laquelle la recherche du souvenir subconscient servait seulement d’introduction.

La psycho-analyse en partant du même point de départ présente les choses beaucoup plus simplement : elle a attaché, comme nous l’avons vu, une importance colossale à la première opération, à la découverte du souvenir traumatique qui selon son enseignement doit toujours être d’ordre sexuel. Cette découverte, cette mise au jour doit suffire : le malade est guéri quand il a repris conscience de ce souvenir, de cette perturbation sexuelle qu’il a éprouvée dans sa petite enfance et qu’il a imprudemment refoulée dans le subconscient. « Nous avons remarqué, disaient MM. Breuer et Freud dans leur premier travail sur l’hystérie, que les symptômes hystériques s’évanouissaient les uns après les autres et sans retour quand on réussissait à mettre l’élément provocateur en pleine lumière et à réveiller l’état affectif qui l’avait accompagné. » « 76) « Comme tous les symptômes dépendent d’une excitation sexuelle détournée de son but originel, il suffit de ramener l’attention du malade sur le phénomène sexuel primitif. » (77) La plupart des disciples me semblent encore aujourd’hui admettre ce mode de traitement comme essentiel : M. E. Jones, par exemple, résume toute la thérapeutique dans cette formule : « Il suffit de rendre le malade capable de démêler les processus confus qui siègent au fond de lui-même. (78) Le rappel à la pleine conscience de souvenirs sexuels refoulés sera donc le second procédé de traitement.

Pour ceux qui ne sont pas initiés, ces deux procédés de traitement ne semblent pas à première vue d’une efficacité incontestable. En songeant au préservatif idéal que M. Freud demande à la science médicale, je ne pouvais m’empêcher de songer que dans certains cas au moins les amants n’en ont pas besoin. Il y a des couples qui, même désirant des enfants, ont toujours été stériles, ceux-là n’ont point besoin d’attendre la découverte du préservatif idéal. Comment se fait-il que dans de tels couples il se rencontre des névropathes. Or [p. 127] je connais plusieurs exemples de ces ménages stériles et sans maladies vénériennes où le coït a toujours été, de l’aveu des deux conjoints, absolument normal, régulier et satisfaisant et où cependant l’un des deux présente des troubles névropathiques fort graves. Cette réflexion, je l’avoue, gêne ma confiance dans l’efficacité du premier procédé de traitement de la psycho-analyse.

Plusieurs auteurs ont fait à propos du second procédé des réflexions analogues. M. I.-H. Coriat remarque, comme je l’avais fait moi-même, que les idées fixes ne disparaissent pas nécessairement parce qu’on les a rendues conscientes et que même après cette expression, il sera nécessaire de lutter contre un automatisme psychologique devenu conscient, mais persistant (79). M. Morton Prince fait observer que ces souvenirs, ces idées sont devenus subconscients parce qu’ils étaient en conflit avec les autres idées et les autres sentiments du sujet. Si on les ramène de force dans cette conscience qui ne les tolère pas, ils seront bien vite repoussés de nouveau et tout sera à recommencer indéfiniment. MM. E. Régis et A. Hesnard ajoutent qu’il n’est pas toujours prudent de causer indéfiniment avec ces névropathes de leurs idées obsédantes et que l’on peut arriver par ce moyen à enfoncer plus profondément les idées dans l’esprit (80). On pourrait présenter bien d’autres réflexions pour montrer que ces traitements ne s’imposent pas à première vue d’une manière indiscutable.

Comment pourrons-nous choisir entre ces opinions adverses ? Comment pourrons-nous juger de la valeur de ces méthodes thérapeutiques avant de les essayer de nouveau ? Comment pourrons-nous savoir quels sont les malades susceptibles d’en retirer un bénéfice ? Nous ne pourrons le faire qu’en comprenant très bien les observations qui nous sont présentées, en voyant très nettement à leur lecture de quels malades il s’agit, à quel symptôme le traitement s’adresse et comment il a été appliqué. Jamais le diagnostic, jamais le formulaire ne seront trop précis quand il s’agit d’apprécier la valeur d’un traitement et de le reproduire.

C’est à ce moment que nous sentirons cruellement les inconvénients du langage vague et métaphorique de la psycho-analyse. Non seulement [p. 128], comme nous l’avons vu, tout est généralisé démesurément; mais encore tous les termes ont un sens à demi-mystique ou plutôt ils ont un double sens et nous ne savons jamais comment il faut les interpréter. On ne sait plus du tout ce que c’est qu’un souvenir traumatique, un souvenir subconscient, ni surtout ce que ces auteurs entendent par sexualité et par troubles sexuels. Si nous nous permettons de prendre littéralement les mots « masturbation, coït réservé, satisfaction sexuelle insuffisante » on nous montrera du doigt en nous accusant de « wilde Psycho-analyse ». Il faut que nous devinions que dans certains cas « masturbation et coït incomplet », cela signifie « manque de satisfaction esthétique ». Mais il ne faudra pas cependant sublimer dans tous les cas : Comment nous y reconnaître ? Comment pourrons-nous nous rendre compte du diagnostic du malade et du genre de traitement qui lui a été appliqué ? Il me semble vraiment que c’est enlever à la psycho-analyse tout intérêt que de sublimer ainsi les mots qu’elle emploie et c’est pourquoi dans les parties de cette étude j’ai cru lui rendre plus de justice en prenant les mots dans leur sens usuel et intelligible.

Cependant, me dira-t-on, l’étude des rapports entre les instincts sexuels et les sentiments affectueux, l’étude des relations entre le sentiment de l’amour, les arts, les poésies et les religions ne peut pas être sans intérêt. Sans aucun doute, mais il y a ici un malentendu grave qu’il me paraît important de signaler. Ce sont là certainement des problèmes intéressants, mais intéressants à un point de vue particulier et pour un certain ordre d’études. Ce sont là des problèmes qui au moins dans la façon dont ils ont été discutés appartiennent à la philosophie générale et même à la métaphysique. Il ne faut certainement pas supprimer la métaphysique et je supplie que l’on ne me fasse pas dire un pareil blasphème. Mais il faut la laisser à sa place, il faut la discuter dans les « templa serena », dans l’atmosphère paisible des Congrès de philosophie ; il faut absolument éviter de la transporter au lit des malades et dans les salles d’hôpital dont l’atmosphère ne lui vaut rien. Je ne crois pas du tout pour ma part que les idées religieuses et morales soient sorties uniquement des instincts sexuels et je crois qu’il y aurait bien des choses à dire sur ce point si nous pouvions nous placer au point de vue de la philosophie générale, mais je me garderai bien de commencer cette discussion [p. 129]) devant le Congrès de Médecine entre un rapport sur la démence précoce et un autre sur la fièvre typhoïde. Sans doute les idées et les mots doivent être réformés de temps en temps par des spéculations philosophiques, mais il faut laisser les philosophes faire ces réformes à loisir et attendre qu’ils se soient bien mis d’accord avant de faire pénétrer ces réformes dans le langage scientifique. La science actuelle et pratique doit prendre les idées et les mots comme ils sont dans la pensée de son époque. À moins de vouloir retourner à la Tour de Babel nous ne devons pas appliquer à des observations et à des études médicales des conceptions philosophiques que nous imaginons à plaisir et que les philosophes eux-mêmes n’ont aucune envie d’adopter. La psycho-analyse est avant tout une philosophie, intéressante peut-être si elle était présentée à des philosophes ; elle se rapproche, comme le remarquaient MM. E. Régis et A. Hesnard, « des conceptions que Stahl, Heinroth et l’école dite psychologique allemande » proposaient dans la première moitié du siècle dernier aux médecins philosophes que tentaient le problème métaphysique de la folie. Malheureusement la psycho-analyse veut être en même temps une science médicale et elle a la prétention de s’appliquer au diagnostic et au traitement des malades, voilà la véritable origine de toutes les difficultés et des malentendus que nous avons rencontrés dans son étude.

Si je ne me trompe beaucoup, la neurologie et la psychiatrie ont aujourd’hui besoin de toutes autres études et ce n’est pas sous cette forme philosophique que la psychologie doit être présentée aux médecins. Bien souvent déjà les études psychologiques rédigées par des médecins ont affecté les allures de grandes métaphysiques et ont prétendu expliquer d’un seul coup l’histoire, la morale, les religions et les crises de nerfs. Peu à peu les médecins ont été obligés de renoncer à cette littérature, ils ont reconnu avec le vieil Aristote « qu’il ne fallait pas mêler les genres » et ils ont compris que ni la métaphysique ni la médecine n’avaient intérêt à se confondre. La psychologie ne peut être acceptée dans les études médicales que si elle renonce aux ambitions démesurées et se borne à résumer la conduite et les attitudes des malades par des termes précis et bien définis en rattachant tous les faits par un déterminisme aussi rigoureux que possible. [p. 130]

Ce travail est évidemment très difficile, il ne peut se faire que lentement et nous sommes tentés de dépasser nos observations incomplètes et nos inductions lentes par des généralisations hardies et par des interprétations symboliques et faciles. Il ne faut pas être trop sévère pour ces échappées de l’imagination. Ces rêveries consolantes sont peut-être nécessaires pour encourager les travailleurs et pour les aider à continuer leurs travaux pénibles. Très souvent un grand mouvement de recherches est provoqué par une de ces doctrines ambitieuses qui prétendent tout expliquer par un mot. La thèse orgueilleuse et puérile ne tarde pas à disparaître, mais il reste une foule d’observations précieuses qu’elle a aidé à recueillir. Personne aujourd’hui ne voudrait rappeler les prétentions de la suggestion universelle qui expliquait tout et qui guérissait tout il y a trente ans ; mais qui oserait nier que l’école de la Salpêtrière et l’école de Nancy ont puissamment contribué aux débuts de la psychologie pathologique et ont laissé une foule de connaissances utiles.

Il en est de même, si je ne me trompe, pour les études innombrables de M. Freud et de ses disciples. Puisque j’avais accepté de faire ce rapport, j’ai été obligé, bien contre mon gré, de montrer aux médecins les exagérations et les illusions qui déparent la psycho-analyse. Mais je sais bien que au-dessous de ces exagérations et peut-être grâce à elles se sont développées une quantité d’études précieuses sur les névroses, sur le contenu des divers délires, sur l’évolution de la pensée dans l’enfance, sur les diverses formes des sentiments sexuels. Ces études ont attiré l’attention sur des faits peu connus et que, par suite d’une réserve traditionnelle, on était trop disposé à négliger. Plus tard on oubliera les généralisations outrées et les symbolismes aventureux qui aujourd’hui semblent caractériser ces études et les séparer des autres travaux scientifiques et on ne se souviendra que d’une seule chose, c’est que la psycho-analyse a rendu de grands services à l’analyse psychologique.

Professeur Pierre JANET

DISCUSSION (81)

Professeur ERNEST JONES (London). Il est malheureux que le professeur Janet n’ait pas réussi à présenter un compte rendu plus objectif et plus précis de la psycho-analyse. Dans la mesure où celui-ci contient une longue liste d’idées fausses, de distorsions et d’affirmation erronées, la validité de ses conclusions en pâtit. L’orateur a cité un certain nombre d’exemples pour fonder sa critique. Mais pour être en mesure de critiquer une nouvelle théorie, encore faut-il d’abord la comprendre. Ceux d’entre nous qui ont considéré ce problème, et qui ont intensément testé la théorie psycho-analytique dans la pratique, sont convaincus de sa vérité et de sa valeur.

Dr ISIDOR CORIAT (Boston). Il y a plusieurs années, je m’opposais à la psycho-analyse, mais l’expérience m’a démontré la validité intégrale de la théorie psycho-analytique, à la fois du point de vue psychologique et thérapeutique. En thérapie, la psycho-analyse est de la plus grande valeur, et ne peut échouer que si : 1° le cas est trop chronique, 2° la résistance est trop grande ; 3° la sublimation est insuffisante ; 4° il se développe des processus automatiques.
L’étiologie sexuelle des psycho-névroses est également importante, mais cette étiologie n’est pas tant un traumatisme sexuel que le développement, pendant l’enfance, d’un complexe d’Œdipe ou d’Electre, et la résistance plus ou moins réussie à ce complexe. Dans l’analyse des rêves, il ne s’agit pas d’une interprétation personnelle des symboles lors de l’analyse, comme le prétendent les opposants à la théorie, mais les symboles sont déjà présents dans les rêves, et il est du devoir du psycho-analyste de les identifier.

Dr D. FORSYTH (London). En dehors de son intérêt pour l’explication des psycho-névroses — qui me semble plus marqué que ce que ne lui concède le professeur Janet — la psychanalyse nous donne déjà des éclaircissements uniques sur les caractéristiques affectives des enfants, et prouve leur lien avec les qualités morales de l’adulte. Ce serait, de mon point de vue, un oubli que de ne pas souligner cet aspect de la question, qui n’est mentionné qu’à la fin de la conclusion du Dr Jung.
L’éducation morale des enfants – qui moule leurs désirs intenses et débridés en une forme compatible avec les règles de la civilisation —est, juste après leur santé physique, la question la plus importante de notre époque, et son étude scientifique ne peut être entreprise par une meilleure voie que la psycho-analyse. Un second sujet que j’aimerais mentionner est le besoin de pousser l’investigation jusque dans l’enfance, dans tous les cas de psycho-névrose. D’après ma propre expérience, ça n’est pas toujours nécessaire. En revanche, une investigation plus restreinte, quoique suffisante à réduire les symptômes, pourrait échouer à corriger les habitudes mentales psycho-névrotiques sous-jacentes, qui plus tard pourraient à leur tour se manifester par de nouveaux symptômes. Il semblerait en tout cas que l’importance des causes déclenchantes des symptômes — le moment du nouvel ajustement psychologique — est variable, selon le cas, par rapport à l’importance du complexe-noyau, et que lorsque ce dernier prédomine, seule une analyse complète convient.

Dr. T.A. WILLIAMS (Washington, USA). La recherche psychanalytique de l’origine des maladies est une belle avancée sur leur simple description. Cette méthode a généré plusieurs théories concurrentes, à propos desquelles quelques intervenants sont déplorablement dogmatiques. Il est mis en doute, par exemple, qu’un complexe puisse perturber la vie mentale tout en étant inconscient ; car, sans même mentionner les motifs de pudeur ou de honte qui égarent beaucoup de personnes, une idée déplaisante pourrait être volontairement repoussée hors de l’attention, pour des raisons limpides dès leur apparition. Pourtant le patient est toujours conscient de ces pensées pénibles, qui ainsi ternissent le reste de son expérience.
Il s’agit d’une altération de l’humeur plutôt que du déplacement d’un affect. Normalement, les dispositions à la psychose disparaissent dès que leurs causes sont remplacées par de nouvelles idées. Mais elles peuvent aussi être maintenues intentionnellement et devenir alors une habitude mentale. De telles habitudes ne peuvent être guéries par l’analyse en elle-même. Toutefois, une classification par auto-compréhension contribue à la discipline requise pour se débarrasser d’habitudes psychiques morbides. Inversement, quand c’est une attitude erronée face à la vie qui constitue le fond du problème, la base de la cure ne pourra qu’être une réorientation. C’est le rôle immémorial de la suggestion, sous la forme de la conversion religieuse, de l’appel pédagogique, du ralliement politique. Bien entendu, ce serait mieux fait à l’aide d’une méthode rationnelle. Mais je suis sûr que l’analyse qui s’adresse à la raison agit en fait au moyen de la suggestion implicite de l’ensemble de la procédure, par le biais de la parole d’opérateurs néanmoins.
Le critère thérapeutique ne constitue bien sûr pas une preuve, sur ce terrain épineux ; car tous les systèmes de thérapie mentale ont tour à tour proclamé ce que nous entendons maintenant de la part de la psychanalyse. Aux prétentions psychanalytiques de compréhension supérieure de la vie mentale, il est un devoir de rétorquer : « quelle compréhension ? ». Car il y a tant d’interprétations différentes.
Concernant la référence à la sexualité, en étiologie, je dois simplement dire que, tout en nous évertuant à supprimer le psycho-sexuel au nom d’une morale erronée en le qualifiant d’indécent, nous allons nous apercevoir qu’il est la principale source des psychonévroses.
Mais ce n’est que parce que d’autres sources sont plus facilement accessibles au cours de discussions ou d’auto-examens. Vouloir en faire quelque chose d’universel en rendant la libido synonyme de force vitale c’est vider les termes de leur sens. Le prétendu transfert de cette libido à l’opérateur pour que la guérison puisse avoir lieu semble être démenti par le fait que même les médecins de famille les plus appréciés échouent à soigner les psychonévroses.

Professeur V. FRANKL-HOCHWART (Vienne). Je ne vais pas aborder les idées psychologiques du freudisme, dont la signification est connue jusqu’à un certain point. Mais à la suite de ses recherches à Vienne, il y a eu beaucoup de critiques concernant la thérapie. En effet, le freudisme n’a pas exposé de cas déterminants, qui n’auraient pas guéri avec d’autres médecins. De plus, ce n’est pas toujours à bon escient qu’il attribue à la sphère sexuelle l’abaissement des névropathes. Dans les névroses graves, c’est justement le détournement de la sexualité qui est nécessaire, et sa réorientation vers d’autres productions de l’humanité: les arts, les sciences et la nature. Une partie des psycho-analystes ne sont pas médecins, mais souvent patients. Ces personnes fondent souvent la malchance. Il serait très important qu’il y ait des statistiques précises comparant le nombre de patients en analyse au nombre de réussites ou d’échecs.

Dr M. D. EDER (London). On a pu dire que toute théorie scientifique traverse trois phases. D’abord, elle est absurde — une hérésie. Ensuite, elle pourrait bien avoir quelque contenu. Enfin, nous savions tout ça depuis longtemps. Le professeur Janet invoque ces trois niveaux ensemble — par moments il trouve qu’il s’agit entièrement de sa propre méthode d’analyse psychologique, à d’autres moments qu’elle est absurde, et finalement, qu’elle recèle quelques perspicacités. Permettez-moi d’indiquer deux malentendus — l’un léger et l’autre grave. Ce qui est grave, c’est d’attribuer aux psychanalystes l’idée selon laquelle c’est le « souvenir traumatique » [en Français dans le texte] qui est la cause de la névrose. Bien qu’il soutienne que ces traumatismes existent, il y a 15 ans que Freud ne leur attribue plus de rôle causal. Freud et Jung sont d’accord sur le fait que la sexualité infantile doit toujours être en jeu, la question étant de savoir si elle est une cause. Le principal facteur étiologique est la réaction du patient au traumatisme et aux fantasmes.

Dr J. J. WALSH (New-York). Nous ne devons pas oublier qu’il y a eu un grand nombre de thérapies des psycho-névroses. Il y a 130 ans, la toute nouvelle Bouteille de Leyde, un jouet, provoquait des guérisons.
Max Hell, à Vienne, a soigné avec des aimants. Mesmer a suivi, et a guéri avec son « baquet}) et le mesmérisme. Perkins les soignait avec ses baguettes. Saint John Long guérissait les douleurs psychonévrotiques avec ses onguents. Puis est apparue l’hypnose, puis la suggestion, et maintenant la psychanalyse et l’Eddyisme. Toutes ces thérapies ont présenté certains dangers, en affaiblissant la puissance de la volonté, rendant les patients dépendants, préparant ainsi les rechutes. Ici, le danger c’est la sexualité et sa surestimation. Il ne fait aucun doute que les psycho-névrosés doivent diminuer leur sexualité plutôt que de l’augmenter, comme dans cette mode. Le test thérapeutique est périlleux.

Dr E. BERlLLON (Paris). Sans entrer dans la discussion de l’intérêt que la psycho-analyse peut présenter pour la psychologie expérimentale, on peut se demander si la conception théorique de Freud est susceptible d’une généralisation applicable à la thérapeutique des névroses. Pour entrer dans le domaine scientifique et cesser d’être considérée comme une thérapeutique purement empirique, six conditions fondamentales sont nécessaires : 1° La première c’est de comporter une technique précise, susceptible d’être enseignée au lit du malade et d’être apprise. 2° Correspondre à des indications formelles, on ne peut en psychothérapie procéder sans tenir compte des renseignements somatiques et compter sur des essais ou des expériences empiriques pour faire le diagnostic. 3° Ne pas comporter d’inconvénients disproportionnés avec les avantages. Primo non nocere. 4° Être susceptible d’un dosage d’une posologie variable suivant l’âge, les aptitudes, les susceptibilités spéciales, les idiosyncrasies. 5° Ne pas être en opposition avec les tendances sociales, les idées religieuses, les principes moraux. Les questions relatives à la sexualité ne devraient être abordées qu’en présence de témoins, avec la garantie et sous le contrôle de la famille. 6° Ne pas exiger une dépense de temps incompatible avec les obligations professionnelles. Jusqu’ici je n’ai pu constater dans la pratique médicale de la psycho-analyse l’observation de ces règles; je ne la trouve pas assez dégagée du caractère empirique et ne la crois indiquée qu’à titre d’une thérapeutique d’exception.

Sir GEORGES SAVAGE (London). Je dois d’abord féliciter cette Section pour l’intérêt de la discussion ayant fait suite aux deux plus intéressantes interventions. On doit admettre la grande éloquence et le grand enthousiasme du professeur Janet, sans nous laisser égarer par l’éloquence, en nous rappelant que dans l’histoire de la dispute du bouclier d’Achille, Ulysse a surpassé Ajax de son éloquence, lequel était pourtant plus puissant. Depuis les tout débuts de mon enseignement, j’ai souligné que l’esprit, comme un bâtiment, repose sur des fondations qui, pour être invisibles, n’assurent pas moins la stabilité de toute la structure. Il y a donc des années de l’enfance pendant lesquelles des impressions dont on ne se souvient pas sont conservées et qui auront un effet permanent sur la vie et la conduite à l’âge adulte. Tout ce qui pourra nous permettre de reconstituer le développement du subconscient devra être mobilisé pour élucider les troubles mentaux et leur cause, et ceci nous permettra aussi, certainement, de les traiter plus rationnellement, mais n’oublions pas qu’il y a des vagues de la pensée et du sentiment qui s’élèvent et affaissent, contribuant aux naufrages aussi bien qu’aux beautés des côtes. Rien n’est plus utile à l’humanité que la critique prudente ; soyons attentifs, sans rejeter ce que nous ne comprenons pas, et prêt à accepter ce qui est prouvé.

RÉPONSES

Professeur JANET (Paris). Je suis très heureux de constater que plusieurs personnes ont pris la parole pour exposer et pour défendre l’œuvre du professeur de Vienne plus complètement que nous n’avions pu le faire. Les études qui se rattachent à la psycho-analyse sont innombrables. À côté des études sur les sentiments sexuels, il faut aussi faire une grande place aux travaux sur le développement de la pensée dans l’enfance. II serait fâcheux que nous nous bornions à une discussion et à une critique et je tiens à exprimer en terminant toute mon admiration pour l’œuvre considérable de M. Freud et de ses élèves.

Dr C. G. JUNG (Zürich). Je retiens de cette discussion une précieuse impression. J’ai pu voir sur les rapports qu’il n’y avait aucune raison alléguée contre la psycho-analyse à laquelle on ne puisse répondre, ou qui ne puisse s’expliquer facilement. Le plus souvent, les objections sont basées sur une incompréhension de la situation effective. On a souligné le fait que parfois, la psycho-analyse pouvait donner de mauvais résultats. Mais cela peut arriver partout et ne peut donc constituer une objection à la méthode, qui, prudemment utilisée, a eu d’excellents résultats.

 NOTE

(81) Cette partie a été traduite en Français par MU, Isabelle Saillot, présidente de la Société Pierre Janet.

 

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