P. J. Delaunay. Sur deux nouveaux procédés d’investigations psychologiques (sommeil et rêves). Extrait des « Comptes-rendus et Mémoires de la société de biologie pendant l’année 1881 », (Paris), tome troisième de la septième série, 1882, n° 31 décembre 1881, p. 412.
Repris dans la « Gazette des Hôpitaux civils et militaires », (Paris), 1882, p. 22.
P. G. DELAUNAY fait une communication sur deux nouveaux procédés d’investigation psychologique.
Les physiologistes qui se sont occupés de thermométrie cérébrale ont constaté entre la température du cerveau et celle du crâne une relation qui n’est pas physique, ainsi que l’a démontré M. Franck, mais physiologique. On sait que le fonctionnement du cerveau provoque une élévation de la température crânienne.
M. Delaunay, en faisant des expériences sur lui-même pendant son sommeil, a reconnu que réciproquement une élévation de la température crânienne provoque le fonctionnement du cerveau.
D’après les psychologues, les rêves sont d’ordinaire illogiques, absurdes. M. Delaunay, en se couvrant le front, d’une couche d’ouate, rend à volonté ses rêves sains, intelligents.
Le deuxième procédé est fondé sur le décubitus qui, en favorisant l’afflux du sang dans la partie déclive, augmente la nutrition et provoque le fonctionnement de cette partie. D’après les observations de M. Delaunay, les rêves que l’on fait, couché sur le dos, sont sensoriels, mouvementés, lascifs. Ceux que l’on fait, couché sur le cerveau droit, sont mobiles, changeants, pleins d’exagération, absurdes et portent sur de vieux souvenirs. Ceux que l’on fait, couché sur le cerveau gauche, sont intelligents, raisonnables et portent sur des choses récentes. Enfin, dans ces rêves, on fait souvent des discours. Ces observations concordent avec ce que nous savons sur le siège de la sensibilité, de la motilité, de l’intelligence et sur la psychologie comparée des cerveaux droit et gauche.
En résumé, les rêves sont un procédé d’investigation psychologique, puisqu’on peut provoquer des rêves intelligents ou non, lascifs ou non, etc., en faisant varier la circulation cérébrale et la nutrition des diverses parties du cerveau, soit par l’élévation de la température crânienne, soit au moyen du décubitus.
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