Lucien Wahl. Défense de la psycho-analyse de Lévy Bianchini. Article paru dans la revue « L’Encéphale », (Paris), dix-huitième année, 1924, pp. 551-552.
Lucien Wahl. Valeur et aspect sociaux de la psychoanalyse de Lévy-Bianchini.. (Article paru dans la revue « L’Encéphale », (Paris), dix-huitième année, 1924, pp. 552.
Lucien Wahl (1874-1967). Journaliste quis’orienta rapidement vers la critique de cinéma. Dans L’Information, journal spécialisé dans les affaires économiques (et notamment boursières), où il inaugura l’une des premières chroniques cinématographiques indépendantes en juillet 1920,.
[p. 551-552]
LEVI-BIANCHINI. Défense de la psycho-analyse. (Archivio generale de neurologia, psichiatria e psico-analisi, 1923-1924, fasc. I-II.)
La psycho-analyse rencontre en Italie plus d’indifférents et d’adversaires que de partisans. Au congrès de la Société fréniatrique de 1923, Modena ne pense pas que les méthodes récentes justifient un bouleversement des moyens d’étude des psycho-névroses, pas même la doctrine du pansexualisme qu’il désigne sans la nommer. Levi-Bianchini prend la défense de la doctrine de Freud. Pour lui, c’est une psychologie dynamique nouvelle qui prend position en face de l’associationisme classique. Le rôle que le psychologue de Wien lui attribue s’étend non seulement à la psychiatrie, mais à l’ethnologie, la [p. 552] sociologie, à l’histoire des religions, à l’art, à la mystique, à la pédagogie et à la pédologie. C’est une exégèse profonde. Il expose le conflit dynamique du psychisme inconscient, des traumas qu’il a à supporter, des complexes qui servent de base, les « rémotions » qu’il lui oppose. Cette théorie explique, suivant Levi-Bianchini, la psychasthénie de Janet, la paranoïa rudimentaire de Morselli, l’idée coaptée de Bianchini, la névrose d’angoisse. Mais, pour en tirer parti, il faut l’étudier avec soin et pendant un temps suffisant ; tout particulièrement connaître l’instinct, ses modifications, son évolution sentimentale et ne pas oublier, comme l’a dit Pfister, que l’âme humaine est un palimpseste dont il faut déchiffrer le texte primitif.
L. WAHL.
Bernard.Ciccolini
[p. 552]
LEVI-BIANCHINI. Valeur et aspect sociaux de la psychoanalyse.
(Archivio generale di neurologia, psichiatria e neuroanalisi I, II, 1923-24.
Article polémique très violent notamment à l’adresse de Kraepelin. La psycho-analyse est la recherche analytique et doctrinale des mécanismes fondamentaux et des constructions originelles dont sont formées les activités psychiques humaines. L’association des idées prend le nom plutôt scolastique de « processus praxiques symbolo-moteurs ». La psycho-analyse veut pénétrer l’ensemble des sciences noologiques ; c’est une doctrine dynamique de l’entendement humain, dont les parties historiquement les plus anciennes sont devenues le domaine propre de l’inconscient. Celui-ci est le « biotropisme positif de l’âme comme la chimiotaxie est celui du corps ». L’instinct est le sens téléologique et conservateur ; il aboutit à l’ « hédonisme ». Le « Lui » est distinct du Moi et est avec lui en conflit permanent. Le « Lui » serait dans la langue de l’école le substratum de l’inconscient ; le Moi étant la res cogitans de Descartes. Au « Lui » se rattacherait par exemple l’extase de sainte Thérèse. Quoi qu’il en soit, nous sommes en présence d’une doctrine essentiellement déterministe, puisque l’emprise de l’inconscient dominerait la scène malgré les « rémotions » ; la phylogénèse des instincts nous rattache au sauvage, aux races et aux civilisations disparues. La psycho-analyse est la chimie physique et la mécanique appliquées à l’âme humaine. L’instinct le plus archaïque est la sexualité d’où son rôle de primum movyens ; comparer la libido telle que l’entend Freud et l’Eros éternel de Platon. Je ne reviens pas sur la libido prépubère. Comme conclusion : le Freudisme est un progrès dans l’étude des rapports de l’inconscient et du conscient, mais, pour nous, son utilité pratique restera des plus restreintes.
L. WAHL.
LAISSER UN COMMENTAIRE