Paul Sollier & Boissier. Sur deux observations de délire de médiumnité. 1904. Article paru dans la « Revue de psychiatrie et de psychologie expérimentales », (Paris), 8e année, 1904, pp. 86-87.
Paul Auguste Sollier (1861-1933). Médecin neurologue et psychologue. Elève de Désiré-Magloire Bourneville et de Jean-Martin Charcot il soutient la thèse de médecine en 1890 (voir ci-dessous). Il est connu pour avoir été le médecin de Marcel Proust, qui le consulta pour soigner sa neurasthénie. Il semble qu’il soit à l’origine du mot autoscopie pour définir cette hallucination particulière. Quelques publications :
Psychologie de l’idiot et de l’imbécile. Avec 12 planches hors-texte. Paris, Félix Alcan, 1891. 1 vol. Thèse de doctorat en médecine.
— Les phénomènes d’autoscopie. Paris, Félix alcan, 1903. 1 vol. in-12. – Réimpression : Les phénomènes d’autoscopie. L’hallucination de soi-même. Avant-propos de Jacques Chazaud. Paris, Editions L’Harmattan, 2006. 1 vol.
— Genèse et nature de l’hystérie. Paris, Félix Alcan, 1897. 2 vol.
— Guide pratique des maladies mentales (séméiologie – pronostic – indications). Paris, G. Masson, 1893. 1 vol.
— L’autoscopie interne. Article parut dans la « Revue de Philosophie de la France et de l’Etranger », (Paris), vingt-huitième année, tome LV, janvier à juin 1903, pp. 1-41. [en ligne sur notre site]
— L’hystérie et son traitement. Paris, Félix Alcan, 1901. 1 vol.
— Quelques cas d’autoscopie. « Journal de psychologie normale et pathologique », (Paris), cinquième année, 1908, pp. 160-165. [en ligne sur notre site]
— La répression mentale. Leçons professées à l’Institut des Hautes Etudes de Belgique. Paris, Félix Alcan, 1930. 1 vol. Dans la Bibliothèque de philosophie contemporaine.
— Pratique sémiologique des maladies mentales. Guide de l’étudiant et du praticien avec 89 figures originales dans le texte. Paris, Masson et Cie, 1924. 1 vol.
— Régresssions de la personnalité et psychanalyse. Extrait de la revue « Le progrès médical », (Paris), tome XL, n°20,16 mai1925 , pp. 726, 729-730, 735. [en ligne sur notre site]
Les [p.] renvoient aux numéros de la pagination originale de l’article. – Nous avons gardé l’orthographe, la syntaxe et la grammaire de l’original. Les images ont été rajoutées par nos soins. – Nouvelle transcription de l’article original établie sur un exemplaire de collection personnelle sous © histoiredelafolie.fr
M. SOLLIER ET BOISSIER. —
Sur deux observations de délire de médiumnité.
A propos de ces deux cas, M. Boissier montre les dangers du spiritisme qui peut : ou exalter une vésanie déjà existante ; ou créer un délire de médiumnité, début épisodique d’une vésanie ; ou enfin constituer un passage transitoire entre une névrose et une vésanie proprement dite. MM. Sollier et Boissier classent les délirantes médiumniques à côté des démonomanes : ce sont des mystiques dont les hallucinations prennent la forme spirite.
DISCUSSION
M. VALLON exprime le regret que la longueur des observations communiquées constitue un obstacle à la naissance de la discussion qu’auraient méritée par leur intérêt les cas présentés, s’ils avaient été résumés.
M. MARIE. — La distinction entre obsédés et persécutés médiumnisés est signalée depuis longtemps. Calmeil, a indiqué ce fait : il a prévu les psychoses spirites remplaçant les délires religieux et prophétiques. Je me rappelle à ce propos l’histoire d’un malade persécutés du service de M. Vallon, qui présentait le phénomène des hallucinations impulsives graphomotrices : il écrivait, poussé par les esprits. Il y a identification entre les possédés anciens et les spirites modernes.
M. BOISSIER. — Les délirants spirites sont plutôt théomanes que démonomanes : les saints, Jésus-Christ sont leurs habituels inspirateurs.
M. MARIE. — Dans certains cas de possession spirite, on retrouve les mêmes variétés que dans les autres cas de délire mystique, concernant des mélancoliques obsédés et persécutés.
M. BOISSIER. — Ces malades se donnent tous une mission : ils sont des prophètes, le messie, ce que ne font pas les démonomanes. De plus, comme les mystiques en général, ils présentent des phénomènes érotiques, en rapport avec des hallucinations d’ordre génital.
M. MARIE. — D’autres délirants spirites restent dans la mélancolie et – se croient inspirés par le diable.
M. BOISSIER fait remarquer qu’il n’a eu en vue que les malades dont il a rapporté l’observation, sans vouloir généraliser.
M. DOUTREBENTE. — Il semble que M. Boissier n’a pas assez établi la distinction entre les deux phases de la maladie : première période non vésanique, deuxième période dans laquelle le malade doit être considéré comme un véritable aliéné.
M. BOISSIER. — Le 2me malade a été d’abord un phobique, puis pendant 3 mois un aliéné. La tre malade a eu deux périodes délirantes vésaniques séparées par une période d’amélioration où elle est restée une hallucinée non aliénée.
Extrait de la société médico-psychologique (Séance du 25 janvier 1904) ;
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